Ce matin, j’ai eu la chance de pouvoir entrer pour la première fois de ma vie dans un lieu qui incarne à la perfection l’histoire de notre village. Les portes du musée local de Lapios se sont ouvertes ce matin. J’allais ainsi découvrir l’œuvre d’un homme passionné, érudit, historien, écrivain et chercheur du cru : Jean-Louis Brouste qui avait façonné le contenu de cette modeste bâtisse. Nous devons beaucoup à cet homme qui a consacré sa vie à l’histoire de notre région et de nos campagnes.
Aujourd’hui fermé pour des causes appartenant au domaine de la sécurité, le musée n’avait plus ouvert ses portes depuis la disparition de Monsieur Brouste en 2013. Fermée officiellement aux alentours des années 2000, l’immense déception que représentait cette fermeture brutale aux yeux de son fondateur n’avait pourtant pas suscité à l’époque une indignation fédérative. Qu’importe, Jean-Louis Brouste ne voulait plus entendre parler de ce musée à cause du dégout et de l’injustice ressenti par cette cessation. Etant membre de l’association « Les Amis du Musée Lapios » qui œuvre en faveur de sa réouverture, j’ai donc pu découvrir le monde fabuleux de Jean-Louis Brouste accompagné de trois savants qui agrémenteront la visite avec leur précieux savoir : Michel Brouste, frère de Jean-Louis Brouste, Gilles Rosière et Gwenolé Belbeo’ch, amis du fondateur du musée. L’entrée du musée semble perdre du terrain face à une nature qui reprend ses droits. A gauche de l’entrée, la présence d’un sarcophage en guise de bienvenue nous rappelle le poids historique que représentent les objets exposés.
Il est 9 heures lorsque je pénètre dans l’antre du savoir. Une ambiance particulière règne entre les murs du conservatoire. L’impression de s’introduire au cœur du noyau de Belin-Béliet, d’être dans un passé à la fois lointain mais si proche de nous, l’excitation d’être au sein d’un lieu entré dans la postérité. Mon regard se perd parmi les multiples trouvailles de l’historien belinétois. Le décor est aussi captivant qu’intrigant. Le rez-de-chaussée est fascinant par son contenu archéologique et ses vestiges du passé. En arrière-plan, de vieilles photographies encadrées en lien avec l’histoire d’ Aliénor d’Aquitaine sont au sol. Le travail effectué par l’association du musée est bel et bien visible. Des objets sont rassemblés dans des cartons, des notes apportent des renseignements sur l’origine des objets, on se rend compte de l’immensité des taches qui restent à accomplir en observant tous les secrets enfouis sous la poussière. La mise en scène d’une classe d’école nous plonge dans une enfance lointaine. Le second étage m’intéresse davantage. Il est consacré à l’histoire moderne de notre village. L’escalier pour y accéder se porte encore bien pour son âge et nous permet d’accéder à ce que je considère comme une caverne d’Ali-Baba. Toute l’histoire de Belin-Béliet réunit en un seul bâtiment. Des casques de soldats, des anciens panneaux, un mannequin vêtu d’une tenue traditionnelle, l’endroit est somptueux malgré l’usure. Le mur principal est recouvert de ce qu’il reste d’une reconstitution du travail dans les champs. L’arrière pièce est quant à elle destinée à entretenir le souvenir des Usines Cazenave. Des vélos, des plans, des photographies, un paradis offrant nostalgie et souvenirs pour toutes celles et ceux ayant travaillés dans l’industrie phare de Belin. Des pierres datant du néolithique sont également présentes pour nous rappeler les racines de notre existence. Cette visite, tout le monde devrait s’y adonner pour mieux comprendre ce que représente la réouverture du Musée Lapios.
Ce bâtiment est une véritable mise en valeur de notre patrimoine. Au travers de ces objets, le fondateur semble vouloir nous raconter une histoire avec une multitude de chapitre correspondant aux thèmes exposés. La visite touchant à sa fin, nous nous sommes ensuite rendus au local de l’association, endroit où seront exposés les objets du musée pour les protéger. Une petite visite guidée qui ne manque pas de générer des projets d’expositions intéressants et salutaires dans l’esprit des amoureux du patrimoine et de l’œuvre de Jean-Louis Brouste.