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Il y a deux ans, l’ultra-droite violente délogée à Belin-Béliet

Le 20 Janvier 2016, à 11h15, une dépêche de l’Agence-France-Presse annonçait l’arrestation de deux personnes – un père et son fils- à la suite de perquisitions administratives dans le milieu de l’ultra-droite. À Belin-Béliet, le père est arrêté. Un arsenal de 29 armes et 200 kg de munitions sont saisis à son domicile belinétois. 

Crédit photo: Gendarmerie de la Gironde
Crédit photo: Gendarmerie de la Gironde

Stupeur et incompréhension. Tels sont les mots caractérisant au mieux les sentiments ressentis à l’annonce de cette spectaculaire opération menée par policiers et gendarmes en collaboration avec la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) il y a deux ans jour pour jour. Sur des terres éloignées de toute mouvance de droite radicale, l’information pouvait laisser penser à une erreur de casting. Aucun indice visible des habitants ne pouvait indiquer qu’un jour, notre village serait associé à cette sombre mouvance politique. Le 20 Janvier 2016, dès potron-minet, des perquisitions administratives sont menés simultanément dans trois villes de Gironde : Belin-Béliet, Libourne et Pessac.  Une famille est dans le collimateur de la DGSI. À Belin-Béliet, au domicile d’un père de 53 ans sans emploi et décrit comme étant un marginal, 29 armes et 200 kilos de munitions sont saisis. Dans son lit, un revolver est caché sous son oreiller et des rations de survie ainsi qu’un bocal d’or sont également retrouvés. Enfin, un atelier artisanal et de la poudre noire permettant à l’homme de confectionner des munitions sont encore en place dans l’habitation semblable à un bunker. La seconde perquisition à Libourne mène à l’arrestation de son fils, un ancien militaire de 26 ans. Trois armes longues et 300 munitions sont cachées dans l’appartement. Une autre perquisition se déroule à Pessac, dans la banlieue bordelaise, au domicile de la compagne du fils. La demeure abrite également des armes. Les marginaux de l’ultra-droite sont placés en garde à vue dès leurs interpellations, les médias français relayent à partir de midi l’information en masse.

« Des personnes profondément xénophobes, racistes »

 

Ordonnée par le préfet de la Gironde, cette action menée dans le cadre de l’état d’urgence était la suite de plusieurs mois d’enquête sur le profil des deux extrémistes. Ces derniers étaient des marginaux passionnés d’armes et suivis par les renseignements français pour leur appartenance à la mouvance d’extrême droite girondine. Le sous-préfet Simon Bertoux déclarait au moment des évènements : « Ce sont des personnes qui sont profondément xénophobes, profondément racistes, qui vivent dans une théorie du complot. Ils pensent qu’à un moment donné, ils vont devoir se défendre et vivre dans la maison coupés du monde pendant le plus longtemps possible ».  De plus, le fils était déjà connu des services de police. En effet, il avait été condamné en Octobre 2014 à Paris à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour avoir lancé un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne en 2013. Il avait également été interpellé en Août 2013 à Lyon après avoir projeté de tirer sur une mosquée à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon. Le jeune homme avait bénéficié à l’époque d’un non-lieu. Mais cette fois-ci, au vu de son  CV bien garni, le tribunal correctionnel de Libourne l’a condamné à six mois de prison – peine aménageable- pour détentions d’armes de guerre. Son père à quant à lui était incarcéré à la maison d’arrêt de Gradignan pour violation de son contrôle judiciaire, au vu du fait qu’il avait reçu obligation de ne plus détenir des armes.  

 

 

Une bien sombre affaire, loin d’être banale qui n’avait pas manqué de faire réagir la population. Deux ans plus tard, le nom de Belin-Béliet est toujours assimilé à cette affaire dès lors que l’on inscrit le nom de la commune. Ci-dessous, le reportage de l'AFP.