Par Aurélie Decreus
Tout au long du week-end, Alain de Sigoyer accueillait dans son antre des belinétois en quête de savoir autour de métiers nobles et artistiques.
Ce week-end, lors des Journées Européennes des Métiers d’Art, Alain de SIGOYER, ébéniste à Belin-Beliet, a ouvert les portes de son atelier (l’Atelier de l’Orangerie, route de Bordeaux) au public pour la deuxième année consécutive. Pour l’occasion, Isabelle BAUGE SAINT-ARAILLE, peintre en décor ; Georges BAUDOT, tourneur sur bois ; Muriel GOUPY, vitrailliste et Jérôme LOUIS CALIXTE, doreur ont de nouveau accepter l’invitation pour présenter leur métier et créations. La palette de métiers d’art s’est élargie cette année avec la participation d’Edwin SICOLI, meilleur apprenti de France 2018, ravi de partager l’histoire de l’horlogerie et de répondre aux questions des non-initiés sur les rouages de son métier.
Dans la pénombre de l’atelier, petite loupe en équilibre sur le front, brucelles, mécanismes ésotériques étalés sur son établi, Edwin Sicoli n’hésite pas à mettre en pratique ses propos, allant de démonstration en démonstration avec des gestes aussi assurés et précis que ceux d’un chirurgien. Réparer, entretenir et restaurer tous les appareils horaires de manière traditionnelle, artisanale ou industrielle, telle est la voie qu’il a empruntée au lycée Marcel Dassault de Mérignac. Il a par ailleurs activement participé à la conception du prototype de la montre « Burdigala », au style épuré mais résolument prestigieux.
Chaque acteur de cette journée s’épanche sur l’évolution, les difficultés de son métier ou encore l’épanouissement qu’il procure : Georges Baudot a dû notamment s’orienter vers la création d’objets de décoration en plus de la rénovation, Muriel Goupy peine aujourd’hui à trouver le verre pour ses vitraux et doit faire face à des contraintes d’approvisionnement, Jérôme Louis Calixte confie que le métier de doreur est en perte de vitesse, lui-même étant l’avant-dernier à avoir été formé en région bordelais il y a près de quinze ans. En outre, Isabelle Bauge Saint-Araille explique qu’elle s’est lancée en tant que professionnelle il y a plusieurs années et que son métier est si diversifié qu’elle ne s’ennuie jamais.
Le maître des lieux, quant à lui, est intarissable au sujet de l’ébénisterie et nous fait voyager à travers les époques. Dix-neuf ans après l’ouverture de son atelier, les meubles anciens - objets précieux et chargés d’histoire - le passionnent toujours autant. Tel un conteur, il sait capter l’attention de son auditoire. À chaque anecdote, l’ébéniste s’anime, son regard pétille comme celui d’un enfant découvrant un trésor : « Lorsque je réceptionne un meuble à restaurer, j’attends parfois quelques jours avant de faire connaissance avec lui et je reviens quand il est prêt à me parler », se livre-t-il.
La visite s’achève dans la tiny house entièrement conçue et fabriquée par Julien Defrance et son équipe, qui ont pu profiter de l’atelier de l’Orangerie pour terminer l’intérieur de cette petite maison sur remorque dont le concept a été importé des Etats-Unis quelques années plus tôt. Compte tenu du nombre de visiteurs qui ont fait le déplacement ce week-end, cette deuxième édition des Journées Européennes des Métiers d’Art est sans aucun doute un succès.