Par Corentin Barsacq
Il était le doyen du village de Lugos et une figure du canton. À l’âge de 107 ans, Jean-Paul Salefran n’est plus.
Il était la mémoire de Lugos. Hier, Jean-Paul Salefran est parti à l’âge de 107 ans. La vie de ce résistant de la première heure est un récit admirable. Né le 1er décembre 1911 d’un père exploitant forestier également propriétaire d’une scierie, et d’une mère qui élevait les trois enfants Jean-Paul, Henri et Antoinette, Jean-Paul Salefran obtiendra son baccalauréat et partira travailler dans une mine à Charbon à Cardiff, puis travaillera à Barcelone mais aussi en Tunisie.
Sous-lieutenant après son passage à l’école de Saumur, il se mariera en 1935 et partagera 72 années de vie commune avec sa femme Bernadette. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est mobilisé au sein du deuxième régiment de hussards à Tarbes, au 16e Groupe de reconnaissance de corps d’armée. Il est fait prisonnier par les Allemands en Juin 1940 mais s’évade au cours d’un bombardement. En Août 1940, il est de retour à Lugos afin de rejoindre la Résistance au sein du groupe Hostens-Lugos. Le groupe armé participera notamment à la libération de Saucats, Léognan, La Brède, Mérignac et Bordeaux. En Novembre 1944, il sera soldat lors de la campagne du Médoc jusqu’en mai 1945, date à laquelle il sera blessé au bras lors d’une attaque contre les Allemands.
Maire de Lugos pendant 18 ans
Après la guerre, il sera propriétaire d’une scierie. En 1959, il est élu maire de Lugos. Âgé à l’époque de 48 ans, il accède à des fonctions autrefois occupées par son père, son grand-père mais aussi son arrière-grand-père. Il tiendra les rênes du village jusqu’en 1977 après trois mandats à la municipalité faisant de lui une personnalité notable, tant par son passé de soldat que par son engagement envers son village.
Aujourd’hui, Lugos a perdu l’homme qui l’aimait tant. Les obsèques auront lieu mercredi prochain à 15h30 à l’église Notre-Dame de Lugos.
Cet article a été publié en accord avec sa famille.