Par Corentin Barsacq
Mardi, par le biais d’un communiqué de presse, la mairie de Salles a annoncé un accord avec la région pour prolonger les transports à 3km des établissements scolaires jusqu’en 2022.
Mardi, aux alentours de 11h, la municipalité de Salles publiait un communiqué dans lequel elle se félicitait d’avoir trouvé une solution à un problème qui divise. Les acteurs de cette affaire qui s’est ébruitée depuis mars ? Parents d’élèves, association de parents d’élèves, municipalité de Salles et Communauté des communes du Val de l’Eyre. Rien que ça. Pour mieux comprendre les raisons de la colère, Le Belinétois rembobine.
Une décision régionale au cœur du problème
Le 4 mars 2019, la Région Nouvelle-Aquitaine a voté le règlement des transports dans lequel figure la décision de supprimer le ramassage scolaire à moins de 3km de certains établissements du secteur. À Salles, la municipalité procède à un comptage des élèves affectés par la mesure : 86 collégiens et 11 élèves de primaire. Rapidement, la rumeur circule aux abords du collège de Salles jusqu’à ce qu’elle devienne une information. Sur Facebook, un collectif se crée afin de contester cette décision. « Un bus pour tous » rassemble alors plus de 160 personnes. Préoccupée par le problème, la CdC organise une réunion publique le 24 avril pour informer au mieux les parents d’élèves. En présence des cinq maires du Val de l’Eyre, la décision est présentée, expliquée et débattue. Pour un souci de compétence - le domaine du transport étant attribué aux régions depuis la loi NOTRe – la CdC et ses maires ne cachent pas que les solutions sont complexes. Dans la salle, les échanges fusent, la colère se fait ressentir, et le sentiment d’impuissance est grand. Le maire de Salles Luc Dervillé déclare : « Le constat, on l’a déjà tous fait, mais on a reçu une fin de non-recevoir de la Région. »
« Un manque évident d’anticipation »
Depuis, les choses ont changé. Dans le communiqué de la mairie de Salles, la municipalité se félicite de pouvoir être « aidée en maintenant le ramassage à moins de 3km jusqu’en 2022 ». Bien que l’usage du conditionnel soit de mise, la mairie s’appuie sur un pressenti qui annonce une issue favorable au dossier des transports : « La région (…) nous a fait savoir que cette proposition était raisonnable et qu’elle devrait donc pouvoir être entérinée. » Au-delà de cette décision positive, les parents d’élèves du collectif « Un bus pour tous » dénoncent des contre-vérités. Dans leur viseur, « un manque évident d’anticipation » d’après Guillaume Peyramaure, parent d’élève mobilisé au sein du collectif : « dans les délibérations de la CdC du mois de mars, il est écrit que la décision a été validée par la commission des transports le 17 octobre 2018 pour une mise en application stricte du futur règlement régional ».
« Une charge trop lourde à assumer »
Son de cloche identique du côté d’Olivier Henry, président de l’association de parents d’élèves de l’AAPE : « On a l’impression que c’est la mobilisation du collectif et de l’AAPE qui a poussé la CdC à aborder le problème. Sans ça, ce serait passé comme une lettre à La Poste ». Du côté de la municipalité et de la CdC, la version est différente. Pointé du doigt pour un manque d’anticipation, le maire Luc Dervillé a néanmoins adressé un courrier le 1er avril au président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset afin de l’alerter sur la situation. Dans cette lettre publiée sur le compte Facebook de la ville de Salles, l’édile tente d’obtenir les faveurs régionales : « nous souhaiterions qu’au vu de l’entendue de notre territoire, vous puissiez adapter le règlement. » Par le biais d’Evelyne Durif, directrice générale des services à la communauté des communes, envisager une prise en charge totale du transport sur le secteur des 3kms était inenvisageable : « La CdC n’est pas calibrée pour prendre en charge le transport sur les trois kilomètres concernés ». Contactée par nos soins, Brigitte Octon, vice-présidente de la CdC en charge des transports évoquait avant la parution du communiqué « une proposition de solution acceptable de part et d’autre au bénéfice de la sécurité des enfants. »
Dans ce dossier où s’entremêle colère des parents d’élèves et opposition politique, la finalité n’est autre qu’un délai de trois ans pour adapter la ville aux besoins des élèves qui se rendront à l’école à pied. Perrine Heurtaut, adjointe au Maire de Salles et déléguée à la jeunesse et aux affaires scolaires le promet : « dès 2019, des travaux pour sécuriser le franchissement du pont de l’Eyre vont être entrepris » tout en admettant que la mobilisation des parents « a été un élément moteur dans le dénouement de cette crise. » À suivre…