Par Corentin Barsacq
Alors que ce week-end va être marqué par les traditionnelles fêtes du quartier de Joué, Le Belinétois revient sur l’histoire incroyable d’une fête qui a perduré dans le temps.
Le temps d’un week-end, la silhouette des pinèdes apparait dans la nuit. Derrière eux, le feu d’artifices tonne et dévoile la verdure omniprésente de Belin-Béliet. Les plus assoiffés sont au bar où l’ambiance est on ne peut plus populaire. C’est les fêtes de Joué. Un moment à part dans l’année, mais une festivité si chère dans le cœur des belinétois tant elle est un témoin de l'importance de la culture locale.
Une fête aux origines chrétiennes
L’histoire des fêtes de Joué débute en l’an 1874, le 23 février. À cette date, l’abbé Gras prend ses fonctions de curé de Belin et le sera jusqu’en septembre 1888. C’est au cours d’une épidémie de diphtérie qui sévit dans le quartier de Joué et à Camontès que l’homme religieux décide d’implorer Saint-Blaise. La maladie avait alors emporté plusieurs enfants. Il fut donc décidé de célébrer une messe solennelle tous les ans le 3 février. À deux reprises l’épidémie reprend du galon. Quelques années plus tard, l’abbé Grimaux réitère cette célébration et sera suivi de l’abbé Blanc, curé de Belin en 1894.
« Une guérison miraculeuse »
En 1900, l’abbé Blanc rapporte un évènement considéré comme miraculeux. À Camontès, une famille est décimée par la maladie. Deux des trois enfants sont déjà décédés à cause de la diphtérie. Le dernier bambin est lui aussi contaminé mais guérira sans aucune explication. À cette époque, le 3 février 1900, la fête de la Saint-Blaise rassemble 300 personnes.
Une chapelle construite par le curé du village
Au fil des ans, la fête gagne en grandeur. Des animations sont jointes à la célébration catholique et le rassemblement annuel devient progressivement une importante fête de quartier. C’est en 1947 qu’il est décidé de symboliser physiquement la dévotion « jouétoise » à Saint-Blaise. Alors que l’abbé Sabail est curé de Belin, les habitants de Joué, le Meynieu, Boutox et Cal émettent le projet de construire une chapelle à Joué. Deux habitants du quartier, Germain et Germaine Ducourneau décident de céder leur terrain où est installé le courtil à mouton. L’emplacement est décidé, une souscription est organisée auprès des habitants. Certains donnent des pins, d’autres des tuiles. La solidarité est belle et l’histoire est d’autant plus belle lorsque l’on sait que c’est l’abbé Sabail lui-même, qui construisit toute la charpente y compris le clocher du modeste édifice.
À la suite de l’inauguration de la chapelle, une kermesse est organisée chaque année au sein de l’école laïque de Joué jusqu’à la fermeture de l’établissement en 1975. Pour pérenniser la fête de la Saint-Blaise, l’amicale de bien faisances des anciens élèves de Joué est créée. Il est décidé de célébrer le quartier et son patron en juillet et la première messe estivale sera donnée par l’abbé Boulet au cours du mois de juillet.
Aujourd’hui encore, les fêtes de Joué sont un rendez-vous apprécié de tous. Ayant perdu son caractère religieux, ce week-end est l’exemple même de l’attachement profond que voue Belin-Béliet à ses fêtes populaires.
Programme des fêtes de Joué 2019
Du 05 au 07 juillet : fête de Joué à l’Airial (rue de la Huillade) organisée par l’Amicale de Joué en association avec le Café en l’Eyre.
▪ Vendredi
- 20h : concours de pétanque en doublette.
- 21h : concert du groupe The Old Shack en association avec le Café en l’Eyre
▪ Samedi
- 15h: concours de pétanque en doublette, concours de belote
- 21h : repas sous chapiteau animé par la Band’a7. Réservations: Gilles Fonta au 06 64 37 08 74.
- 23h30 : feu d’artifice et soirée dansante.
▪ Dimanche
- de 8h à 17h : vide-grenier (emplacement gratuit)
- de 10h à 17h : exposition de peintures, ateliers de peintures pour enfants, librairie mode jardin (lecture, contes…)
- 12h : apéro offert par l’Amicale
- 15h : loto-bingo