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Quand les Allemands voulaient faire sauter le Pontricot

Par Corentin Barsacq

Il est très certainement le pont le plus fréquenté du village. Pendant la guerre, le Pontricot de Béliet a bien failli être détruit lors du départ des Allemands. 

Il est sans doute l’axe le plus fréquenté du village. Élément à part entière de l’entrée de Béliet, le « Pontricot » est une construction qui n’a cessé d’évoluer avec son temps. Dernière preuve en date, l’ajout d’une piste cyclabe lors de l’aménagement du bourg beliétois. Pourtant, sa modification n’a bien failli jamais voir le jour. C’est ce que nous raconte Gérard Souleyreau, mémoire du village : « Vers la fin de la guerre, les Allemands ont quitté rapidement le village et ont voulu miner le pont de Béliet ». 


Juin 1944, la panique côté allemand


La résistance à Béliet possède une force de frappe de plus en plus conséquente et les Allemands délaissent les terres des Landes de Gascogne pour se concentrer sur le front de mer. Un mois plus tôt, le 2 juin 1944, l’opération Tortue est déclenchée par la résistance afin de détruire les moyens de communication terrestre et maritime des Allemands et les empêcher de rejoindre la Normandie où les Alliées débarqueront quatre jours plus tard. 

 

Deux soldats allemands dans le bourg de Belin.
Deux soldats allemands dans le bourg de Belin.

Dans la vallée de l’Eyre, les troupes allemandes sont de moins en moins nombreuses et se concentrent massivement dans Bordeaux avant de rejoindre la Normandie. En Juillet 1944, quelques soldats restent dans le village d’Aliénor. 


Des mines pour le mettre à terre


À la fin du mois de Juillet, l’ordre est donné aux soldats de quitter Belin et Béliet direction la métropole. Pour couper l’accès à Béliet depuis Bordeaux, les Allemands envisagent très sérieusement de faire sauter le pont. 

« Un jour, quatre mines furent installées aux quatre coins du pont » témoigne Gérard Souleyreau. Sans aucune explication, les fuyards ne mirent pas leur plan à exécution. Le Pontricot fut préservé et le soir même, la résistance locale défilait dans Belin et Béliet avant de partager un banquet singulier : celui de la Liberté.