Par Kylian Latappy et Corentin Barsacq
Il aura fallu deux week-ends à l’association Une Pierre à l’édifice pour venir à bout d’un chantier de taille : la réhabilitation du lavoir de Lacoste.
Enfoui dans un écrin de verdure, le lavoir de Lacoste se trouvait dans un état chancelant que l’on croyait immuable. Tombée sous les bourrasques des dernières tempêtes assassines, la charpente de l’ouvrage était au sol, figée dans un décor laissé à l’abandon. Il aura finalement fallu deux belles journées ensoleillées pour que des bénévoles répondent à l’appel de l’association de défense du patrimoine « Une pierre à l’édifice ». Le dimanche 2 février, ils étaient une petite dizaine à s’enfoncer dans l’humidité marécageuse du lieu désaffecté : « Ça ne va pas être simple » témoigne d’emblée un bénévole à la vue de l’épaisse végétation empêchant l’accès au lavoir.
Recouvert de tronc d’arbres et de ronce, le chemin communal avait alors une piètre figure. Sous une mélodie de moteur à essence, les bénévoles ont prioritairement dégagé le chemin à l’aide de tronçonneuse et d’une bonne dose d’huile de coude afin de transporter les épais rondins de bois.
Un long travail de fourmis
Peu à peu, on y voyait plus clair et les rayons perçants du soleil offrait un paysage bucolique et singulier. Une semaine après la première journée de restauration du lavoir, l’association avait donné un second rendez-vous aux plus courageux afin d’y retourner le samedi 8 février. C’est ainsi qu’aux première lueurs de la journée, une dizaine de bénévoles se rejoignent pour une noble cause. L’accès au lavoir est facilité par la première journée de travaux. Le président de l’association Alain de Sigoyer donne les directives pour la journée. Ainsi, un des objectifs est de faire réapparaître la dalle en béton sur les côtés du lavoir, recouverte par des années d’abandon laissant la végétation et la terre prendre le dessus. Les tuiles tombées ne facilitent pas le travail. Ces dernières sont d’ailleurs récupérées pour recouvrir le chemin d’accès, permettant de le stabiliser. Les participants sont bientôt rejoints par plusieurs autres bénévoles qui s’adonnent à la tâche.
Un long travail méticuleux démarre alors, les bruits de pelles se font entendre au loin. Les bavardages vont bon train, se plaignant avec rigolades des conditions de travail délicates dans la boue. Malgré tout, une nette amélioration est notée en fin de matinée, la quasi-intégralité des tuiles ont été réparties sur le chemin et un côté du lavoir est bientôt nettoyé. Le nettoyage du cours de la Gaure, la source passant par le lavoir de Lacoste, avance également à grand pas.
Pour une pause bien méritée, le petit groupe se regroupe le midi autour d’un repas type auberge espagnole. Le travail n’est pourtant pas terminé, il faut donc s’y remettre pour l’après-midi. Bien aidé par une météo clémente, le petit groupe renfile ses bottes pendant encore quelques heures. Les participants sont toujours aussi motivés malgré l’ampleur de la tâche. Aux termes de cette deuxième journée de travail, le plus gros sera réalisé. Un bel ouvrage préservé à la force d’une solidarité envers le patrimoine.
Le soir même, l’association s’est retrouvé à l’Orangerie, l’antre du président Alain de Sigoyer. Les gaufres à la bière soigneusement préparées par le cuisinier picard Yves font partie de folklore. En effet, elles sont cuites sur un poêle fondu dans l’usine Cazenave qui rappellera de nombreux souvenirs aux plus anciens. La soirée débute par un discours d’Alain de Sigoyer, tout d’abord pour remercier chaleureusement les personnes présentes sur les 2 jours de nettoyage. Il y a plus d'un an, l'association avait lancé un concours sur la taille du clocher de l'église de Saint-Maurice. Le résultat a été serré puisque deux participants se trouvaient à quelques centimètres près. Les propositions allant de 8 à 67 mètres, c’est bien la plus proche des 44,20 mètres du clocher qui remporte le cadeau, une bouteille d’un célèbre whisky vieilli dans des fûts de Sauternes.