Par Corentin Barsacq
À Salles, les bénévoles de Mamou Solidarité Partage sont discrets. S’ils sont présents sur les marchés des alentours, c’est surtout sur le continent africain que l’engagement de la structure salloise est bel et bien visible. Au Burkina-Faso, ils sont les chefs d’orchestre d’une partition salutaire et dont l’instrument principal n’est autre qu’altruisme et générosité.
« Nous sommes séparés de nos amis burkinabés par la situation sécuritaire du pays. » D’emblée, le président de l’association Mamou Solidarité Partage Claude Saubignac pose un décor regrettable devant les bénévoles de la structure. « Le pays en proie au terrorisme, le gouvernement nous déconseille fortement de nous y rendre. » complète l’homme à la tête de l’association depuis 2005. Cette année et malgré le fait qu’un voyage soit envisagé dans les projets de la structure, les membres ne devraient pas voyager jusque dans la région de Mouhoun-Balé, là où l’aventure a débuté il y a plus trente ans.
« La situation sanitaire était désastreuse »
Car c’est en 1986 que des premiers voyages sont organisés au Burkina-Faso. Initiative personnelle de quelques habitants du territoire puis une envie commune lorsqu’en 2000, l’association est créée avec pour priorité d’agir en faveur de la santé. Là-bas, sur le sol africain de Siralo, la situation est alarmante. Au nord-est du Burkina Faso, l’action de Mamou Solidarité Partage n’est pas de trop : « Nous posions alors notre regards émus sur une population isolée de tout et dans un état de dénuement extrême » pouvait-on lire sur le rapport d’activités de l’association.
Première action d’ampleur : la construction d’un complexe de santé comprenant un dispensaire et une pharmacie à destination de sept villages soit une population de plus de 8 000 habitants. Formations du personnel, équipements de soins adaptés, tout est apporté afin d’améliorer les conditions d’hygiènes et de vie. La tâche est colossale mais le résultat l’est tout autant.
Vingt ans plus tard, l’œuvre s’est orientée vers une coopération avec le territoire africain. MSP agit désormais sur le volet sociétal avec en fer de lance de son engagement la construction d’une école ainsi que d’une bibliothèque accessible à tous. Par l’apiculture ou la mise en place d’ateliers de tissage, les bénévoles ont une action bénéfique pour le territoire et reconnue par le Département de la Gironde. Ils ont entre autres formé la population locale à la réalisation de gigantesques potagers et les villages confectionnent des objets variés destinés à être vendus en Afrique et sur les marchés girondins.