Par Corentin Barsacq
Rarement l’édifice fermé depuis 2000 n’avait occupé une place aussi importante dans les débats démocratiques. À l’approche des élections municipales, le clocher de Béliet devient un thème central auquel semblent s’accorder les trois candidats.
Les trois listes présentées aux élections municipales de Belin-Béliet comptent-elles soudainement aller communier ? Qu’importe, mais c’est bien là une communion des trois programmes qui place l’avenir de l’église Saint-Maurice de Béliet sous d’heureux auspices. Point culminant de Belin-Béliet, le lieu de culte est devenu au fil des années un épineux dossier politique épaissi par une alliance néfaste entre inaction et manque de moyens. Les deux sont liés diriez-vous.
Mais en 2020, la donne a changé. Échéances politiques en approche, le clocher de Béliet est devenu une véritable problématique dont la municipalité s’est saisie en fin de mandature. Par le biais d’une information donnée lors du conseil municipal du 30 janvier dernier, l’actuel adjoint aux finances et candidat Jérôme Gellibert annonçait la décision de déclarer un arrêté de péril imminent concernant l’édifice. Si la formule a de quoi effrayer, il faut pourtant y voir ici une volonté de sécuriser la flèche néogothique dans les plus brefs délais.
Une salle vouée à la culture
Sur le Val de l’Eyre, les salles dédiées à l’accueil des spectacles ne courent pas les rues hormis le Bateau Lyre au Barp qui n’est pas destiné à être intercommunal, Belin-Béliet doit donc se contenter de ses salles des fêtes, pas franchement adaptées aux représentations d’envergure. Et ça, les différentes listes l’ont bien compris et portent désormais leur regard sur l’après rénovation du lieu. Tous s’accordent à penser qu’en faire une salle de spectacle pouvant accueillir également des conférences ou autres évènements culturels serait une réutilisation intelligente et altruiste de l’église inaugurée en 1858.
Reste à connaitre la teneur de chaque projet. À l’occasion de ses "rencontres autour d’un café", le candidat Jérôme Gellibert avait annoncé sa volonté de soumettre le projet à la population par le biais d’un référendum local. Dans l’actuelle opposition incarnée par le candidat Cyrille Declercq, le groupe Agir durablement pour Belin-Béliet partage également l’intention d’en faire un lieu culturel. Du côté de « Dynamisons Belin-Béliet Naturellement », Rédouane Louaazizi a quant à lui publié, dans son programme adressé aux belinétois, l’idéal souhaité pour une église métamorphosée en salle culturelle.
Reste à savoir si les Belinétois accepteront cette mutation. Les anciens de Béliet, viscéralement attachés à cet édifice, auront sans doute leur mot à dire. Seule certitude pour l’heure, Belin-Béliet compte deux autres églises (Saint-Pierre à Belin et Saint-Pierre à Mons) ainsi qu’une chapelle, en l’occurrence celle de Joué qui peuvent accueillir les célébrations religieuses.