Par Corentin Barsacq
C’est une histoire peu connue dans le village. En 2004, un certain Gérard Daude remettait à Jean-Louis Brouste un étrange flacon contenant du blé noir.
La légende suppose qu’elle est née sur nos terres, à Belin en l’an 1222 ou 1124. De son passage dans notre contrée, la reine de France et d’Angleterre Aliénor d’Aquitaine n’a laissé que les ruines d’un château aujourd’hui disparu, une charte avantageuse en faveur de Belin et… du blé. C’est un petit et mystérieux trésor transmis de main en main jusqu’à ce qu’il atterrisse dans le musée Lapios.
Dans un simple flacon d’époque s’amassent une centaine de grains de blé noir. La trouvaille a été faite par une certaine Secoundote Dufaure (ou Dufort). Une supposition faite après lecture de l’étiquette arrachée et les recherches de Jean-Louis Brouste au sein des archives de l’abbé Gaillard. Avec certitude, le blé calciné fut récolté le 15 février 1906 sur la butte du château d’Aliénor d’Aquitaine. À l’époque, le flacon fut donné au pharmacien de Belin, Louis Daude également ancien maire de la commune.
Une cavité dans la butte ?
C’est à l’occasion du 800e anniversaire de la mort de la reine, le 31 mars 2004, que le belinois Gérard Daude transmit le flacon à Jean-Louis Brouste. Le fils du pharmacien Daude quittait alors le village et laissait dans les mains de l’érudit local un mystère bien alléchant dont il avait déjà entendu parler. Dans les colonnes de Sud-Ouest, il racontait que dans les années 80 et au cours d’une discussion avec Célestine Dubois, une presque centenaire du village, cette dernière confiait avoir assisté à la découverte de ces mystérieux grains. Si elle assure n’avoir jamais aperçu de souterrain en ces lieux, elle se souvenait de la découverte d’une cavité dans la butte d’Aliénor : « Alors que des bouviers prélevaient de la terre pour assécher les prairies en contrebas de la butte, une cavité s’était ouverte et avait laissé s’échapper une montagne de grains de blé calcinés sur la pente. »
De cette mystérieuse cavité, il ne reste aujourd’hui que ce flacon d’époque, soigneusement entreposé dans le dépôt des Amis du Musée Lapios. Dès lors que les grains furent dans les mains de Jean-Louis Brouste, ce dernier avait contacté le CNRS afin de pouvoir estimer l’époque à laquelle le blé avait pu être récolté. Hélas, la datation n’avait pu être réalisé. Aujourd’hui, il n’existe aucune explication sur l’origine de ce blé. La cavité était-elle un silo ? Sur le site, rien ne permet actuellement de le vérifier.