Par Corentin Barsacq
Tous les mardis, sur la commune de Salles, l'Amap des Jardins de Sillac prend ses quartiers pour proposer des produits sains issus des récoltes d'agriculteurs du cru.
À Salles à la mi-mai, l’Amap des « Jardins de Sillac » reprenait ses quartiers derrière l’ancien gymnase de la commune. Pendant le confinement, l’association a tourné au ralenti bien qu’elle ait tout de même pu continuer à rassembler ses fidèles. Le soleil rase l’horizon, les premiers producteurs installent leurs stands, une belle soirée commence pour l’ensemble des producteurs d’ici et d’ailleurs.
Ce mardi là, ils seront neuf à garnir leurs étals au plus grand bonheur de Pablo, en service civique dans l’association. À 23 ans, le jeune homme originaire de Toulouse est en charge de coordonner le rendez-vous hebdomadaire: « Ce soir, on a des paniers de légumes, des fruits rouges, des poulets, du boudin, des huiles et c’est pas fini. Ça n’arrive pas souvent qu’il y ait autant de producteurs simultanément. Ça annonce une bonne soirée. » Le jeune homme s'occupe de gérer les bons de commande sous le regard bienveillant d'Hervé Georges, paysan maraicher à Salles et co-fondateur des Jardins de Sillac.
« Ici, c’est le travail du producteur qui est payé »
À cet alliage des plus savoureux s’ajoutent également les produits d’artisans. Hervé Georges de la Ferme de Sillac tenait à les aider : « Le confinement a été difficile pour eux. On a donc décidé de nous ouvrir vers l’artisanat local. » Avec une force de près de 150 bénévoles, la structure fait quasiment partie du patrimoine Sallois. Fondée en 2003, elle fut la première Amap d’Aquitaine et regroupe aujourd’hui une trentaine de producteurs : « Chaque producteur travaille avec un référent au sein de l’Amap ce qui permet d’avoir des produits sains, respectant une certaine éthique. Ici, c’est le travail du producteur qui est payé » résume Hervé Georges. Alors que les étals sont à peine déballés, les premiers clients arrivent: « On aura peut-être pas assez de places sur le parking » craint Pablo. Et il a vu juste. Une demi-heure plus tard, l'affluence est importante, du pain béni pour les producteurs comme pour les consommateurs.
« Pour moi, c’est l’avenir. Ici, il y a un lien de confiance entre le producteur et le consommateur. Nous garantissons des produits sains, avec un prix équitable pour tous et surtout une production locale. Nous faisons la récolte le matin et nous répartissons nos légumes en fonction des commandes » explique Hervé Georges. Si le confinement a eu raison des marchés de producteurs et des journées portes ouvertes initialement prévues ce mois-ci, la clientèle est néanmoins présente. En témoigne le local où sont stockés les paniers de légumes qui iront ravir une trentaine de familles.
Des activités pédagogiques et culturelles
Mais la mission de l'association ne s'arrête pas là. En partenariat avec la société Tiéole et l'association Tripalium, les bénévoles proposent des stages d'auto-construction d'éolienne de type Piggott. Un ouvrage crée à partir de matériaux de récupération et simple à bricoler pour tout un chacun. Une activité qui vise à s'ouvrir vers de nouveaux horizons propices à une production énergétique respectueuse de l'environnement, mais aussi vers des domaines plus vastes, comme la culture. Avec le "panier culturel", les Jardins de Sillac peuvent organiser des soirées musicales ouvertes aux adhérents et bénéficier en outre de tarif réduit au cinéma de Salles, à la salle de la Caravelle à Marcheprime et au festival Jazz in Sanguinet. Dernière preuve en date, un concert des groupes Triumviral et La Futura au début devant une pizza cuite au four et garnie au gré des ingrédients ramenés par les convives.
Le mardi à Salles de 19h à 20h, rue Va-au-champ (derrière le gymnase)
Le vendredi à Sanguinet de 19h à 20h à l'Espace DUBOS, allée du lac