Par Corentin Barsacq
Pièce rarissime datant de l'Antiquité, cet autel antique avait été retrouvé à Belin-Béliet, en plein milieu d'un champ à Belin-Béliet.
Un vestige gallo-romain utilisé pour décorer un puit, c’est possible à Belin-Béliet. Et cet ornement pour le moins singulier avait tapé dans l’œil de l’émérite historien Jean-Louis Brouste il y a quelques années maintenant. La découverte avait d’ailleurs été relatée dans un bulletin municipal daté d’octobre 2014. Trouvé sur une propriété à Belin-Béliet, cette pierre cylindrique arborait des reliefs représentant douze scènes de la mythologie d’Hercule.
Malgré une surface fortement érodée, la restauration effectuée par le Musée d’Aquitaine a permis de redonner de l’allure à l’autel mettant en scène le héros grec. Lors de sa découverte, le musée d’Aquitaine avait attesté du caractère historique et important de la pierre de calcaire, en estimant son statut de vestige gallo-romain datant du premier, deuxième ou troisième siècle après J.C.
Exposé au musée d’Aquitaine
Si l’existence de cet autel était connue des archéologues, nul ne pouvait imaginer qu’il se situerait dans un champ à Belin-Béliet. Conservatrice des Collections Antiques au musée d’Aquitaine, Anne Zieglé indiquait en 2014 que la dernière trace dans les archives archéologiques remontait à plus de trois siècles : « Au 19ème, on avait déjà perdu sa trace. La dernière fois qu’il a été vu à Bordeaux, c’était il y a presque trois siècles, ornant le sommet d’un puits utilisé par un couvent, non loin de la rue du Hâ et de la rue du Maréchal-Joffre » indiquait-elle dans le bulletin municipal.
Depuis, la pierre a fait son chemin et s’est retrouvée sur un puit belinétois. Le propriétaire du terrain eut alors le réflexe de joindre la Mairie lorsqu’il s’aperçut de la rareté du vestige gallo-romain. Après avoir été une première fois déposé au Musée d’Aquitaine pour effectuer des restaurations, l’autel était revenu sur ses terres lors des Journées du Patrimoine en 2014 avant de retourner à Bordeaux pour y être exposée pour une durée de cinq ans renouvelables. Mais encore aujourd'hui, sa venue jusqu'à Belin-Béliet reste un mystère à part entière.