Par Corentin Barsacq
L’ancien joueur et dirigeant du Football Club Belin-Béliet s’en est allé à l’âge de 92 ans. Le club lui a rendu hommage hier.
Il était l’un de ces visages communs du stade Pierre Mano. Ces figures qui marquent et qui, malgré la vieillesse, esquissaient des sourires facilement perceptibles dès lors que les Verts parvenaient à trouver le chemin des filets. Depuis sa tribune qu’il retrouvait tous les dimanches, René avait fait du FC Belin-Béliet un engagement pour la vie, ne comptant pas ses kilomètres à parcourir le département pour emmener les jeunes au tournois, ni les déplacements le week-end en tant que joueur. Peintre en bâtiment né en 1928, le Belinétois avait rejoint les rangs de l’association sportive à ses prémices dans les années 50 : « L’équipe seniors faisait les déplacements en vélo parfois jusqu’à Andernos. Il aimait raconter quel luxe c’était quand Jean Mano prêtait son estafette pour aller jouer » raconte le président du FCBB Christophe Barsacq dans un hommage publié sur les réseaux sociaux.
Fervent défenseur de ses joueurs
De cette époque où les joueurs étaient assis sur des sacs de plâtre en guise de siège, René Mano ne regrettera rien de son engagement. Une abnégation exemplaire, reconduite cette fois-ci en tant que bénévole quelques années plus tard, au service des jeunes comme il l’aura été avec ses enfants Annie, Monique et Didier. « René était accompagnateur, arbitre de touche un peu chauvin. Il était aussi le peintre du club. Les buts, le club house actuel ont eux aussi connu ses coups de pinceau. C’était un passionné et le dimanche, sa femme Suzanne faisait en sorte que le repas soit prêt à midi car après, c’était foot » poursuit le président.
En 4L puis en 309, René enchainait les allers-retours au service du club. Sa récompense : apprécier les victoires du dimanche et haïr des défaites trop souvent dues à des erreurs d’arbitrage selon lui : « Il défendait toujours les joueurs même lorsque cela n’était pas défensable. »
En 2016, à l’occasion des 70 ans du club, il avait donné symboliquement le coup d’envoi du match aux côtés de sa famille venue l’accompagner. À Aimé Jacquet, entraîneur champion du monde en 1998, le belinétois avait parler foot sans filtre : « On dirait un ballon de plage. De mon temps, ils étaient plus lourds. »
Lénifié par le football, il avait hérité du surnom affectueux de « Bonhomme » par son cercle d’amis. Atteint de la maladie de Parkinson, René est venu étoffer les rangs d'une équipe éternelle, formée par les grands noms de sa génération. Depuis la tribune haute, il gardera toujours un oeil sur le maillot vert et sur celles et ceux qui honoreront, comme lui, le lion rugissant sur le coeur.