Par Corentin Barsacq
À seulement 23 ans, ce jeune homme originaire de Salles jouit d’une notoriété grandissante sur les réseaux sociaux. Et son talent dans le fournil n’y est pas étranger.
Accent du coin, tablier estampillé à son nom, Iñaki Tissier est presque un boulanger tourier normal. À un détail près : ses réalisations sont scrutées par 15 000 abonnés sur son compte Instagram. Un succès social qui en dit long sur la passion et le talent d’un enfant de Salles qui habite aujourd’hui à Biganos, aux côtés de sa femme et de leur enfant en bas-âge. Dans le fournil de la boulangerie pâtisserie « L’Amarante » à Biganos, le jeune père de famille travaille avec l’amour du métier, le souci du détail, l’art de bien faire. Et lorsque le rendu est à la hauteur de ses ambitions, alors il immortalise son pain, ses chocolatines, ses croissants ou autres réalisations qu’il apprécie tant afin de les publier sur ses réseaux sociaux. C’est de cette manière qu’en 2016, Iñaki a créé son profil « Insta » sans but concret, si ce n’est de partager son travail.
« Une photo, cela peut être huit ans de travail »
Sang basque dans les veines, en partie éduqué dans la mêlée de l’US Salles pendant l’adolescence, le fougueux rugbymen à la carrure imposante était quelque peu prédestiné à prendre le chemin du fournil : « Mon grand-père était boulanger, ma grand-mère était pâtissière, mon oncle également boulanger. Après m’être orienté vers l’hôtellerie, j’ai directement basculé en boulangerie. » À l’époque, le jeune homme venait de valider un CAP Boulanger en apprentissage à la boulangerie Roch de Salles pour ensuite se tourner vers la pâtisserie. Là encore, il obtient un CAP Pâtissier en apprentissage dans la boulangerie Ruffin à la Teste avant de valider son Brevet Professionnel à Pau. Mais au-delà de ses diplômes et des journées qui démarrent la nuit et se termine à midi, Iñaki aime la beauté dégagée par la viennoiserie : « Lorsque je prends un croissant en photo, il y a peut-être huit ans de travail et 40 kilos de pâtes pour arriver à une réalisation aussi fine derrière l’objectif. »
Et cette méthode a visiblement porté ses fruits. Sous les publications, les compliments et la reconnaissance de ses homologues se comptent par centaine : « La croissance a été assez lente au départ et puis des partages effectués par des boulangers sacrés meilleurs ouvriers de France ont largement contribué à la réussite de mon compte » explique le jeune homme.
Une petite notoriété appréciable et qu’il met aujourd’hui à contribution pour propulser d’autres talents. Son second compte intitulé « Bread_family » rassemble 13 500 abonnés : « Sur celui-ci, on partage les réalisations d’autres boulangers. Il y a une grosse communauté qui aime ces belles choses et nous recevons une quantité importante de message. »
Depuis le début de cette aventure à la fois personnelle et professionnelle, le jeune boulanger de l’époque s’est aguerri. Vaillant, déterminé et dévoué à son métier, il aimerait désormais transmettre ses connaissances et son savoir-faire: « J’aime aller chercher de nouvelles recettes, regarder ce qui se fait dans les autres pays. C’est aussi une force des réseaux sociaux. Le fait d’avoir une grosse communauté autour de la viennoiserie permet de s’en inspirer. » Et si les journées sont chargées depuis des années, Iñaki s’est habitué à un métier exigeant dès les prémices de sa carrière, à la sueur de son front, dans l’unique but de pouvoir gagner son pain, celui qu’il continue aujourd’hui de bonifier.