Par Corentin Barsacq
Artiste plasticienne mais aussi comédienne ou décoratrice, Stivell Perot baigne dans un univers dépourvu de règles. À 49 ans, la Lugosienne ne manque pas de créativité.
À Lugos, dans son havre de paix situé route de Massé, Stivell Perot narre son cheminement personnel et artistique. De sa naissance dans le Vaucluse jusqu’à ses multiples voyages au Népal, en Inde ou encore au Pakistan, l’artiste du Val de l’Eyre n’a jamais eu de frontières. Installée dans la région depuis plus de vingt ans, elle puise une créativité qui semble originelle : « Petite, j’aimais recopier des bandes dessinées. Je pense être née avec ce gout de l’art. »
Quelques années plus tard, la voici plongée dans des études de cinéma depuis sa Dordogne adoptive avant de gagner la fac bordelaise : « J’ai toujours été attirée par le jeu, par le théâtre, par le fait de pouvoir vivre à travers des personnages. » Désirant consacrer sa vie à l’art sur scène mais aussi sur toile, Stivell prend alors le chemin des arts plastiques. Un univers aux sensibilités plurielles, idéal pour assouvir ses désirs de liberté.
L’importance de transmettre son art
Sculpture, peinture, arts plastiques, l’artiste vagabonde entre les disciplines et les inspirations pour produire des œuvres singulières. Depuis plus de 15 ans, elle intervient dans les écoles primaires de Gujan-Mestras afin de donner aux plus jeunes l’envie de créer : « C’est important de laisser jaillir ses émotions, de s’exprimer autrement. » C’est ce que fait la Lugosienne qui s’émancipe avec de grands formats.
À rebours des petites œuvres, sa première réalisation fut sa maison : « J’avais envie d’avoir mes propres murs pour faire mes œuvres. Alors j’ai acheté cette maison et j’ai commencé à l’utiliser comme un support de création » explique Stivell. Une idée qu’elle souhaite réitérer cette fois-ci au service des autres, la plasticienne souhaitant créer un lieu alternatif dans le Val de l’Eyre dédié à l’art sous toutes ses formes. Un besoin de s’évader, de créer, et de se renouveler sans cesse. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que Stivell signifie « source jaillissante » en breton
Une attention portée au patrimoine
Dans le jardin de l’artiste, une statuette attire l’œil. Celle d’Aliénor d’Aquitaine réalisée à l’été 1999 : « J’adore l’histoire et le patrimoine et particulièrement Aliénor. Cela a été ma première grande sculpture » ajoute Stivell. D’une hauteur de 1,35 mètres, la création est vieillissante mais n’a rien perdu de sa superbe.
Un lien avec le patrimoine que l’on retrouve également dans son catalogue d’œuvres réalisés. Si l’artiste affectionne particulièrement les fresques murales à destination des particuliers, elle est également l’auteure de l’armoirie de la ville de Lugos : « Il est dans la salle du conseil municipal et est composé des symboles de la ville comme la coquille Saint-Jacques, le Vieux-Lugo, un pin d’argent ou encore une pompe à pétrole. »
Celle qui s’imprègne des paysages, des sons et des matériaux récupérables vit dans un environnement riche : « Dans mes œuvres, il y a régulièrement un lien avec la nature. » Il ne faut pas croire que notre territoire n’est composé que de pins et de lignes droites. Il faut savoir sortir des sentiers battus.