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Pour Romain et Téva, la passion de la pêche n’est pas un leurre

Par Corentin Barsacq

À seulement 16 ans, Romain et Téva ont sillonné les affluents de la Leyre tout au long du week-end pour l’ouverture de la pêche à la truite.  

 

« Je ne sais pas si je pourrais m’arrêter un jour. » À peine 16 ans et Romain apparait déjà comme un garçon fataliste, profondément résigné. Son addiction : la nature. Une dépendance partagée avec Téva, âge identique, accent du coin similaire et autant mordu de pêche que son acolyte. Tous les deux se sont retrouvés dès potron-minet samedi pour vivre ensemble l’ouverture de la pêche à la truite à Belin-Béliet jusqu’au dimanche.  « Cela me permet de faire la jonction entre la fermeture de la chasse et l’ouverture prochaine de la pêche au carnassier » explique Romain, jeune belinétois.

 

Tandis que Téva est équipé d’une caméra frontale, lui porte le béret : « C’est pour les valeurs ! » répond instinctivement Romain. Étonnant par leur maturité, regards vifs et calme olympien ; les deux jeunes hommes passeront le dimanche après-midi au Pistoulet, un ruisseau qui traverse le quartier de Boutox.

 

« Nous sommes comme nos pères »

 

« Hier, on a fait quatre endroits différents jusqu’à 18 heures » explique Téva, jeune Sallois venu en terre belinétoise pour l'occasion. Le midi, les deux passionnés ont mangé en bord de rivière. Un casse-croûte tout en légèreté ou presque avec de la ventrêche, du graton et du poulet : « Mais ce midi, nous avons mangé de la truite » tempère Romain. Tous les deux sont étudiants au lycée professionnel agricole de Sabres côté Landes. Téva aimerait devenir pompier professionnel et évolue pour le moment en tant que jeune sapeur-pompier.

 Romain aussi d’ailleurs, même s’il se voit plus tard garde-forestier et pompier en tant que volontaire. Par leurs passions communes et leurs similarités, les deux pêcheurs cultivent surtout une tradition : « Nous sommes comme nos pères. On chasse, on pêche, on aimerait être pompiers… »  Sur l’ensemble du week-end, les garçons auront eu six truites mais seulement une attrapée le dimanche. Et si le butin n’est peut-être pas des plus exceptionnels en ce dimanche soir, la fierté d’avoir pêché dans un ruisseau gorgé d’obstacles rend la manœuvre encore plus technique, la performance encore plus belle.

 

Mais la journée ne s’arrête pas à la simple capture : « Je les cuisine sous différentes formes, notamment en papillote ou plus simplement au grill. Je peux la faire aussi en carpaccio avec une simple cuisson par le citron » explique un déconcertant Téva, dont la créativité en cuisine pourrait faire pâlir des grands chefs.