À Mons, un quartier reculé du bourg de Belin, le charme de l’Histoire opère sans aucun mal dans un véritable havre de paix. Le lieu est connu pour son église du XVe siècle mais aussi pour sa fontaine miraculeuse et ses légendes.
Nichée au cœur de la forêt des Landes de Gascogne, l’église Saint-Pierre de Mons est un édifice précieux pour l’histoire des belinétois. Érigée au cours du XIe siècle, elle fut pensée autour d’une architecture romane, et bâtie en garluche, une matière abondante au Moyen-âge et typique du coin. L’édifice a évolué au fil du temps, de manière à être adapté aux nombreux pèlerins se recueillant en ce lieu.
Positionné sur « la Voie de Tours », un tracé rejoignant Saint-Jacques de Compostelle depuis Paris et sa tour Saint-Jacques, l’église présente un esthétisme singulier, différent de sa voisine, l’église Saint-Michel du Vieux-Lugo. Invisible au premier abord car excentrée de la majestueuse église Saint-Pierre de Mons à Belin-Béliet, la croix des pèlerins de Mons a l’allure d’un imposant obélisque qui se révèle derrière les pins. Situé au bout d’un chemin à l’ouest de l’édifice, les traditionnelles pinèdes défendent leur territoire et les fougères s’entremêlent au combat. C’est dans ce décor champêtre que la croix s’élève, surplombant ses sept marches faisant office de socle ainsi qu’une clairière.
Le tombeau des compagnons de Roland de Roncevaux ?
En l’an 800, cet obélisque attirait une poignée de pèlerins dans la seigneurie de Belin, passage obligatoire du chemin de Compostelle. Tous se prosternaient devant cette croix. Mais quel mystère renfermait-elle ? Selon le Codex Calixtinus, un ouvrage guidant les Pèlerins de Saint-Jacques dans leur quête, elle serait l’emplacement du tombeau des compagnons de Roland de Roncevaux, le valeureux chevalier franc parti combattre les Vascons sous l’ordre royal de Charlemagne. Mais hormis une étude de l’écrivain André Moisan, ce dernier estimant qu’il était probable qu’au moins trois corps aient été ensevelis temporairement à Mons, rien n’atteste de la véracité de cette croyance encore véhiculée aujourd’hui.
D’autres hypothèses font état d’une croix dite de sauvetat, servant à l’époque délimité le prieuré de Saint-Jean de Mons. C’est donc un lieu enclin au mystère que les pèlerins continuent de découvrir et qui est par ailleurs inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1990. Une richesse de plus sur un airial de Mons à découvrir pour les amateurs d’histoire et de patrimoine.
Saint-Clair et son eau guérisseuse
Si l’église est un monument au charme certifié, le site possède, en contrebas de la vallée, une fontaine guérisseuse alimentée par son eau réputée vertueuse. Cet édicule de maçonnerie abreuvé par le ruisseau des Mille-Hommes est célèbre pour son pèlerinage annuel qui a lieu le premier dimanche de juin.
Réputée pour guérir les affections de la vue, la fontaine Saint-Clair est très certainement l’emblème des ruisseaux guérisseurs dans le Val de l’Eyre. Bien qu’aucune preuve n’accrédite cette croyance populaire, les fidèles de l'église sont nombreux à s'y rendre le 1er Juin, fête de la Saint-Clair, lorsque la fontaine célèbre son Saint éponyme.
Corentin Barsacq
Infos pratiques : L’église Saint-Pierre de Mons se site au 2002, route de Mons 33830 Belin-Béliet. Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1987. La croix des Pelerins se situe à l’est du site, du côté du chemin de Mesplet. Un panneau indique le passage pour se rendre à la fontaine Saint-Clair.