Le récit est insolite et heureusement sans gravité pour l'animal. En mai 1962, une vache s'engouffrait dans un souterrain de Belin. Une mésaventure qui permettra de révéler l'existence de ce canal souterrain.
Comment une vache mesurant près d'1m55 a pu s'extirper d'un tunnel haut de seulement 1m10 ? C'est bien là tout le mystère de ce récit incroyable, qui avait défrayé la chronique régionale en 1962. En ce début de soirée du 26 mai, les vaches du dénommé M.Joachim sont dans leur pré, prête à rentrer pour la nuit. Ignace, le valet de la ferme, constate alors que le troupeau est incomplet. Un bovin manque à l'appel. La vache s'est-elle égarée ? Un prédateur rode-t'il dans le coin ? Beaucoup d'interrogations subsistent pendant de longues heures autour de cette absence inhabituelle.
« Les sauveteurs virent émerger des entrailles de la terre l'animal meuglant doucement »
Les proches du fermier se mobilisent pour chercher l'animal jusqu'à la tombée de la nuit. En surface, les administrés de Belin s'activent. Pourtant, l'introuvable bête est sous leurs pieds, et tente bien que mal de se défaire de sa prison circulaire. La vache a en effet trouvé l'entrée d'un souterrain long de 100 mètres. Un vaste canal créé en 1865 qui permet l'écoulement du ruisseau de Mandon (aujourd'hui ruisseau de Toutin) et qui était inconnu des Belinois.
Aux alentours de 22 heures, alors que le soleil se couche et que, de fait, les recherches se compliquent fortement, l'animal réapparait à la surprise générale, comme le relate le quotidien Sud-Ouest: «Les sauveteurs virent émerger des entrailles de la terre, vers 22 heures, l'animal meuglant doucement. L'échine pelée, les cornes élimées, pliant sur ses jarrets (...) mais l'oeil luisant et malin, dame Vache venait tout simplement, en trois heures, de réaliser un exploit peu banal. » Une aventure folle, qui, malgré quelques égratignures, se finit bien pour la vache qui a par la suite pu regagner le troupeau.
Mais qu'est donc devenu ce souterrain ?
Si quelques curieux aimeraient eux aussi découvrir ce souterrain au risque de peler leur échine, leurs expéditions resteront vaines. En faisant quelques recherches sur le net, il apparait que le souterrain s'est effondré avant les années 80. La ville de Belin-Béliet avait par ailleurs été condamnée à dédommager les habitants d'une maison qui avaient du pâtir de cet effondrement.
Corentin Barsacq