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Belin-Béliet : la croix des pèlerins de Mons, histoire d'un monument méconnu

Quartier emblématique de Belin-Béliet par son histoire chargée, le hameau de Mons fut de tout temps un lieu fréquenté par les pèlerins de Compostelle. Et si l'église de Mons a souvent monopolisé l'attention des amoureux des belles pierres, la croix des pèlerins vaut elle aussi le détour, car elle couvre un important mystère. 

 

Invisible au premier abord car excentrée de la majestueuse église Saint-Pierre de Mons à Belin-Béliet, la croix des pèlerins de Mons a l’allure d’un imposant obélisque qui se révèle derrière les pins. Au bout d’un chemin à l’ouest de l'édifice, les traditionnelles pinèdes défendent leur territoire et les fougères s’entremêlent au combat. C’est dans ce décor champêtre que la croix s’élève, surplombant ses sept marches faisant office de socle. Entourée d'une clairière, la croix reste figée dans une éternelle quiétude, se teintant des couleurs de l'automne en ce mois de novembre. Il est vrai que les visiteurs restent peu nombreux. Mais lorsque Saint-Pierre ouvre ses portes, et que les fins limiers d'histoire raconte l'histoire de ce site, alors l'obélisque est contemplé par de nombreux curieux, qui découvriront alors le fameux mystère présent dans cette forêt. 

 

Et si la croix était un tombeau ? 

 

En l’an 800, cet obélisque attirait une poignée de pèlerins dans la seigneurie de Belin, passage obligatoire du chemin de Compostelle. Tous se prosternaient devant cette croix.  Selon le Codex Calixtinus, un ouvrage guidant les Pèlerins de Saint-Jacques dans leur quête, elle serait l’emplacement du tombeau des compagnons de Roland de Roncevaux, le valeureux chevalier franc parti combattre les Vascons sous l’ordre royal de Charlemagne. Mais hormis une étude de l’écrivain André Moisan, ce dernier estimant qu’il était probable qu’au moins trois corps aient été ensevelis temporairement à Mons, rien n’atteste de la véracité de cette croyance encore véhiculée aujourd’hui.

 

D’autres hypothèses font état d’une croix dite de sauvetat, servant à l’époque pour délimiter le prieuré de Saint-Jean de Mons. C’est donc un lieu enclin au mystère que les pèlerins continuent de découvrir et qui est par ailleurs inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1990. Une richesse de plus sur un airial de Mons insolite, tandis qu'en contrebas, la fontaine Saint-Clair profite des pluies de la saison pour rayonner. 

 

Corentin Barsacq