Jeudi soir, à l'occasion du conseil municipal, l'élue Delphine Jamain a informé ses homologues d'un épisode survenu la semaine dernière. Des coups de feu ont été tirés afin de tuer les pigeons qui prolifèrent au sein de l'édifice de Belin-Béliet.
"Si certains se réjouissent d'avoir réglé le problème sans autorisation, il n'en est rien." Passablement agacée jeudi soir, l'élue Delphine Jamain, en charge de la cause animale, a pris la parole afin d'informer le conseil municipal d'un évènement survenu quelques jours auparavant, au sein de l'église Saint-Pierre, en plein cœur du bourg de Belin. Après avoir rappelé l'action de la municipalité afin de limiter la prolifération des pigeons en ville, et particulièrement sous les toitures des églises du village, la conseillère municipale est revenu sur un échange surréaliste survenu mercredi 18 novembre dernier.
Afin d'établir un constat autour des risques liés aux déjections des pigeons sur les bâtiments religieux, l'élue souhaitait se rendre à l'église Saint-Pierre et fut accueilli par le curé du village : "Arrivé sur place, j'ai pu me présenter à Monsieur le Curé pour l'informer de l'objet de ma présence. Sa réponse immédiate: "Vous êtes au courant de ce qu'il s'est passé hier ?".
Mais la conseillère municipale n'aura finalement pas le fin mot de l'histoire, du moins dans un premier temps, puisqu'un second élu et un agent des services techniques venaient involontairement d'interrompre cet échange. Après le départ de l'abbé, le trio s'aventurait alors dans l'escalier en colimaçon de l'édifice, afin de rejoindre le clocher particulièrement exposé aux fientes de pigeons. C'est alors que l'élue interroge l'agent des services techniques afin d'en savoir plus sur les faits de la veille: "C'est avec stupeur que nous avons appris que des coups de feu avait été tirés, le matin même où les agents avaient procédé à la pose d'un grillage sur l'œil de boeuf pour empêcher aux pigeons d'entrer."
Plus de 300 pigeons dans l'église
"Il s'avère que Monsieur le Curé a demandé à une tierce personne de venir tuer à la carabine les pigeons prisonniers de la nef" relate Delphine Jamain, qui tenait à insister par la même occasion sur le fait que l'église est un bien communal, et qu'une telle opération nécessitait au moins l'autorisation du maire. Si l'édile n'a pas été averti, il n'en demeure pas moins que les bienfaits de cette méthode restent pour le moins légers: "Premièrement, lorsqu'une espèce se sent menacée, elle cherche à se reproduire ce qui engendre sa surpopulation" expliquait l'élue, qui souligne qu'au moins 300 pigeons étaient encore sous la toiture de l'édifice, s'infiltrant par les gouttières.
Un colombophile est intervenu dès le lendemain afin que les volatiles ne meurent pas de faim. Pour rappel, le pigeon n'est pas considéré comme un nuisible.
Corentin Barsacq