Réunis en conseil municipal le jeudi 20 janvier au soir, les élus de Belin-Béliet ont notamment approuvé la signature d’un contrat de sécurité avec la gendarmerie nationale. Mais les termes du document n’ont pas convaincu l’élu d’opposition Laurent Sautarel, perplexe.
C’est l’un des seuls sujets à avoir suscité des échanges fournis entre les élus. Jeudi soir, dans la salle du conseil municipal, les élus de Belin-Béliet ont approuvé diverses délibérations, à commencer par l’autorisation donnée au maire Cyrille Declercq de déposer deux dossiers de demandes de DETR* (Dotation d’équipement des territoires ruraux.). L’une permettant de réaliser la phase 3 de la convention d’aménagement du bourg de Belin, l’autre portant sur la création d’un futur pump-track.
L’occasion d’en savoir plus au sujet de son emplacement, puisque l’adjointe en charge de la vie associative Christine Tran Van Chuoï a précisé qu’il serait situé dans la continuité du jardin de la gare, dans le quartier de Suzon.
Notons également qu’une convention de mandat avec la communauté de communes du Val de l’Eyre sera signée dans le cadre du projet de rénovation énergétique du groupe scolaire Aliénor. Le coût total du chantier est estimé à 128 250,09 € HT.
« Cela me choque à plusieurs endroits »
C’est au moment où l’élu Christian Monceau procédait à la lecture de la délibération portant sur un contrat de sécurité entre la gendarmerie nationale et la ville de Belin-Béliet que les interrogations de son homologue de l’opposition Laurent Sautarel ont fusé. Établie sur sept pages, la convention de sécurité a notamment pour but « de renforcer davantage cette priorité de l’action publique, par des engagements réciproques permettant d’accentuer la sécurité et la protection du territoire »
Mais c’est dans le contenu de cette dernière que l’élu du groupe « Des traditions et un avenir en commun » a relevé des éléments qui l’interpellaient. « On parle d’une convention alors que les missions sont censées déjà être réalisées. Par contre on parle de « renforcer » donc cela signifie que des choses n’étaient pas faites avant » déclare tout d’abord l’élu, avant de se dire « choqué » par ce document à plusieurs endroits : « La gendarmerie a quand même des missions qui sont régaliennes. Je ne vois pas pourquoi on fait une convention pour cela alors que c’est de leur devoir de le faire » poursuivait le conseiller municipal, s’appuyant sur quelques missions figurant dans le projet comme l’organisation des patrouilles ou encore les interventions sur les cambriolages.
« Ça veut dire que si on ne la signe pas, ils ne feront pas les choses de la même façon et ça me dérange en termes de sécurité. On parle dans ce document de délais d’intervention. Là aussi, est-ce que cela veut dire que si on signe la convention, ils interviennent en une demi-heure, ou alors dès qu’ils peuvent si nous ne signons pas ? »
Une réorganisation de la gendarmerie qui n’emballe pas les maires
« Je ne peux pas te répondre sur cette question car je ne suis pas la gendarmerie nationale » répondra Cyrille Declercq, après avoir énoncé le contexte dans lequel intervient cette convention. Dans le cadre du programme « petite ville de demain » auquel adhère la commune, la gendarmerie doit proposer une offre de sécurité adaptée au territoire, pour ne pas dire « sur-mesure ». Mais le premier magistrat de la commune informait alors le conseil d’une réorganisation de la gendarmerie nationale : « La gendarmerie, d’une façon générale est en train de revoir sa façon de faire et de travailler. Il y a encore deux mois la gendarmerie de Belin-Béliet patrouillait sur l’ensemble du territoire du Val de l’Eyre. Depuis, elle est amenée à intervenir sur un territoire donné, le Barval (Bassin d’Arcachon – Val de l’Eyre) ».
Ainsi, ce nouveau fonctionnement entraine des mouvements entre les différentes brigades du territoire en fonction « des besoins et des urgences. » Cyrille Declercq résume : « C’est déjà effectif depuis deux mois. Il s’agit d’une opération test sur six mois où la gendarmerie de Belin peut être amenée à intervenir au plus loin jusqu’à Arcachon ou Lège-Cap-Ferret. » Une situation qui ne semble pas être du goût des élus du Val de l’Eyre, puisque les maires du Val de l’Eyre envisagent de se mobiliser afin de signifier leur opposition à ce fonctionnement : « Cette situation avait déjà existé il y a quelques années de cela et avait montré un certain nombre de failles. »
Sur la police municipale, la position reste inchangée
Parmi les engagements de la collectivité figure notamment l’intégration des familles des militaires de la gendarmerie au sein de la commune mais surtout la mise en place d’une police municipale ou intercommunale adaptée. Une ligne qui n’est pas passée inaperçu du côté de l’opposition, alors même que la majorité n’a jamais pris en compte une telle mesure : « C’est une liste non exhaustive d’engagements. Notre position reste la même et c’est une question de budget. Une police municipale, c’est au minimum 100 000 euros par an » répondait Cyrille Declercq. D’une durée de trois ans, cette convention a été adoptée à la majorité, étant donné l’abstention de l’élu Laurent Sautarel.
DETR* : La DETR est une dotation de l’État destinée aux territoires ruraux. Elle permet d’aider des projets d’investissement. Les subventions DETR permettent la réalisation de projets dans le domaine économique, social, environnemental et touristique ou favorisant le développement ou le maintien des services publics en milieu rural.