Par Louna Lavergne
Qui a dit que le street art était réservé aux grandes villes ? Avec ses oeuvres colorées tout droit sorties de son bloc de dessin, Syrus habille les murs de l’ancien Super U de Belin-Béliet ou encore des transformateurs, en quête de pouvoir, un jour, vivre de sa passion, la peinture.
Au détour de la friche de l’ancien Super U, une bombe dans chaque main, Syrus peaufine sa nouvelle réalisation : un chiot sur fond noir. Après sa laborieuse journée de travail sur Mios, l’artiste de 34 ans rentre à Belin-Béliet et s’adonne entièrement à sa peinture, en attendant le coucher du soleil. Cette nouvelle création, avec un jeu de lumière particulier à découvrir à la nuit tombée, vient habiller le mur adjacent à une autre de ses œuvres : le lion. “Je peins des choses qui me plaisent, qui me parlent, comme les animaux” se confie-t-il. Toujours marquées de sa graphique signature, ses vives peintures brisent le blanc dégradé de ce bâtiment délabré.
Originaire de Gradignan, Syrus a rejoint la commune du Val de l’Eyre il y a un peu plus de deux ans. Déjà épris par la peinture en région bordelaise, le néorural propage son art dans les rues de Belin-Béliet. Si le lion de l’ex super U et le portrait rue Saint-Vital datent de l’été dernier, Syrus ne compte pas s’arrêter là. A l’aide de son imagination et d’un crayon ou alors d’une simple photo, le peintre visualise ses prochaines œuvres.
La quête périlleuse des autorisations
Porté par l’envie de vivre un jour de ses créations, Syrus fait face à la complexité de l’obtention des autorisations. “Les transformateurs sont privés, donc j’ai envoyé des mails à Total Energies. Ils m’ont répondu être intéressés et qu’ils reviendraient vers moi mais je n’ai toujours pas d’autorisations” livre l’artiste. Un problème qui lui a déjà valu une mésaventure avec les forces de l’ordre entre Le Barp et Cestas, lui réclamant d’arrêter son œuvre après seulement une heure de travail. “J’essaye de faire ça dans la légalité et une fois que j’aurais enfin ce petit bout de papier qui m’autorise à peindre, je serai tranquille. Pour l’instant, c’est compliqué mais c’est la loi”.
Syrus démarche les entreprises et les instances dans l’espoir de pouvoir partager son art dans le respect des règles, mais également pouvoir en faire un jour son activité professionnelle. Pour l’heure, l’artiste est encore en attente de réponse concernant ses demandes d’autorisations, se heurtant à des murs dans l’espoir d’en peindre d’autres. “Ce n’est pas facile de boucler une œuvre entière en une journée, il faut revenir, et sans autorisation, c’est un risque”. Avec l’envie de dévoiler au grand jour ses créations, le Belinétois aimerait bénéficier de cet accord légal pour colorer davantage les rues, ayant le projet, dans quelques années, de monter une exposition.
Pourquoi Syrus ?
Sans aucune intention de dégrader mais bien celle de faire connaître son coup de bombe, Syrus s’inscrit dans une quête artistique, professionnelle mais aussi personnelle. A l’origine, Syrus était le nom du chien colley des parents de l’artiste. Décédé à l’heure actuelle, son maître a souhaité lui rendre hommage avec sa peinture. “J’adore les chiens et quand j’en peins c’est pour l’honorer et montrer la force du lien entre l’homme et l’animal” nous confie-t-il. Une belle histoire que l’artiste a décidé de partager sur Instagram dans un seul et unique but : partager sa passion.
Pour contacter Syrus ou admirer ses oeuvres, jetez un coup d’oeil au compte Instagram : syrus_33.