Par Corentin Barsacq
Que ce soit en hiver ou en pleine saison, la Leyre abrite la vie. Celle de la faune et la flore, mais aussi la vie économique estivale. Fleuve côtier aux multiples sources, elle se jette dans le bassin d'Arcachon.
Si au cours de l'été, des centaines de canoës vont défiler chaque jour sur le fleuve côtier des Landes de Gascogne, la Leyre préserve à coup sûr son charme naturel et singulier. Fleuve côtier ? La dénomination fait toujours débat. Mais les paysages bucoliques des Landes et de la Gironde attirent chaque année des milliers de touristes s’engouffrant dans les forêts galeries. Car nichée sous un écrin de verdure, la Leyre est un lieu où cohabitent la faune sauvage et l’espèce humaine.
Longtemps utilisée pour irriguer les prairies des Landes de Gascogne, la Leyre a par la suite été exploitée comme un moyen d’acheminement du bois vers le bassin d’Arcachon. Les premiers kayakistes furent sans nul doute les hommes en charge des flottaisons de bois. Dans les années 1940, les « radeleurs » partaient bien souvent de Pissos dans les Landes pour rejoindre Lamothe au Teich afin de rallier le train.
Des tortues et des loutres
Classés « Natura 2000 » depuis mars 1999, les vallées de la Grande et Petite Leyre abritent une faune d’exception. Sous sa forêt de feuillus, les loutres d’Europe, des tortues cistudes, visons d’Europe et genettes peuvent être observés à des occasions rares, tandis que le gibier profite du fleuve côtier pour s’abreuver à l’abri des regards. Mais dès lors que les canoës affluent en direction du bassin d’Arcachon, cette belle population se fait plus discrète. D’où la prévention organisée chaque année par la brigade de gendarmerie de Belin-Béliet afin de veiller au respect de l’environnement et d'éviter tout comportement pouvant porter atteinte à la sécurité sur la Leyre.
Véritable richesse du patrimoine locale, la Leyre est désormais valorisée par le Parc naturel régional des Landes de Gascogne mais aussi l’office de tourisme du Val de l’Eyre qui organise chaque été des sorties en canoë à dix places. Un moment de découverte qui séduit de plus en plus de fidèles et qui prouve que le Val de l’Eyre peut aussi développer un tourisme fluvial raisonné. Aux antipodes d’une fréquentation de masse, la Leyre peut préserver ainsi son âme apaisée, son calme et sa beauté au plus grand bonheur de celles et ceux qui souhaitent la protéger.