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Belin-Béliet : Sur la Leyre, Alokanoe pagaie à travers les feux

Par Corentin Barsacq

Guillaume Bérard est le gérant d'Alokanoe, loueur de canoë et kayak à Belin-Béliet./Photo CB Le Belinétois
Guillaume Bérard est le gérant d'Alokanoe, loueur de canoë et kayak à Belin-Béliet./Photo CB Le Belinétois

Depuis trois ans, l’entreprise Alokanoe fait découvrir la Leyre de Pissos à la base de loisirs de Bernet, à Belin-Béliet. Mais cette saison estivale 2022 a été des plus complexes pour le gérant Guillaume Bérard.

 

Au sein du décor bucolique de la base de Bernet, à Belin, seul le téléphone de Guillaume Bérard vient bousculer la quiétude ambiante. Au bout du fil, une réservation pour le lendemain. Mais le futur usager de la Leyre ne peut s’empêcher de questionner le loueur de canoé : « Vous n’avez pas trop été touché par le feu ? » Alors Guillaume Bérard rassure, explique, et fait de la prévention : « Ces questions sont quotidiennes depuis la mi-juillet. On explique donc que la Leyre n’a pas été touchée par le feu, hormis quelques molinies sur le secteur de Boutox ». 

 

Gérant d’Alokanoe, une entreprise familiale qui organisait auparavant des départs depuis le pont de Mesplet, Guillaume Bérard n’est pas un novice dans le domaine. Moniteur de kayak à Mios durant de nombreuses années, il a également travaillé pour le Parc naturel régional des Landes de Gascogne avant de se lancer dans la grande aventure de l’indépendance. Et malgré une expertise de la Leyre et de son économie, il l’avoue sans mal : « C’est la saison la plus délicate que j’ai eu à gérer. » 

 

La semaine du 15 août affichait pourtant complet…

 

Il faut dire que la profession navigue en eaux troubles depuis les incendies de l’été : « Nous avons eu la pandémie comme tous les professionnels, puis la grande crue de 2020 qui a retardé notre début de saison. Maintenant, ce sont les incendies. » 

Sauf que derrière les deux premiers évènements se cachaient finalement une issue arrangeante malgré l’angoisse : « Après le premier confinement, les touristes cherchaient à prendre l’air, à s’évader, ce qui nous a avantagé. En 2020, nous avons aussi eu la crue. Mais lorsque nous avons pu démarrer la saison, on était débordé par la demande. » 

 

Pour les incendies en Gironde, en revanche, la vision est floue : « On n’avait pas besoin de ça… » regrette le professionnel, qui analyse l’impact du premier feu de Landiras, pourtant éloigné de Belin-Béliet : « Par sa superficie, le premier incendie de Landiras a suscité une hypermédiatisation qui a inquiété beaucoup de personnes, à juste titre. Sur cette semaine de juillet, j’ai perdu 30% de mon chiffre d’affaires alors que Belin-Béliet n’était pas impacté, hormis quelques jours par les fumées. Nous n'avons pas eu la clientèle touristique du Bassin d'Arcachon. » Un constat sans équivoque, qui s’inscrit pleinement dans l’impact des incendies sur la saison touristique dans le département. 

Pour booster son arrière-saison, Alokanoé vient de lancer son jeu de piste./Crédit photo Alokanoé
Pour booster son arrière-saison, Alokanoé vient de lancer son jeu de piste./Crédit photo Alokanoé

Guillaume Bérard comptait donc sur le week-end du 15 août pour relancer la machine comme il se doit : « On était complet tout au long de ce week-end. Le mardi 8 août, lorsque le feu de Saint-Magne s’est déclenché, j’ai prévenu des clients qui partaient en itinérance de ce risque. »

 

Mais le loueur originaire de Lugos était loin d’imaginer que l’évolution du feu prendrait autant d’ampleur : « Le lendemain matin, à 6h, j’ai appelé mes clients pour leur dire que je venais les chercher au sein de leur hébergement. Et nous avons par la suite annulé toutes les réservations ». 

 

Rebondir malgré tout

 

Un coup dur pour l’entreprise et ses trois salariés, qui a fermé durant deux jours pendant le sinistre : « J’ai mis à disposition mes deux camions avec leurs remorques ainsi que 4 cuves de 1000 litres pour aider les pompiers » relate le loueur, quelque peu désabusé par les évènements. 

 

Avec une perte de chiffre d’affaires non négligeable, le loueur reste mesuré : « La Leyre a joué son rôle de barrière naturelle ce qui nous permet de continuer à proposer nos itinérances entre Pissos et Belin-Béliet, ou encore des navigations plus courtes sur une journée ou seulement quelques heures. » L’objectif est maintenant de faire durer la saison au maximum : « On va rebondir et diversifier notre offre » promet celui qui a récemment lancé un nouveau concept de balade sur la Leyre.  Alokanoé propose en effet un jeu de piste afin de mettre la main sur le mystérieux trésor de la Leyre, en plus d’une offre adaptée à tous les publics, en partant des Landes jusqu’à l’aire belinétoise, dans le but de promouvoir des parcours dans le calme et la quiétude d'un environnement préservé,. 

 

 

Renseignements et informations au 06 09 42 44 10 ou www.alokanoe.fr