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Belin-Béliet : les chasseurs ne prélèveront pas de chevreuils dans les zones brûlées

Par Corentin Barsacq

Une réunion entre la fédération de chasse et les associations avait eu lieu à Belin-Béliet, quelques jours avant l'incendie. /Crédit photo Fédération de chasse de Gironde.
Une réunion entre la fédération de chasse et les associations avait eu lieu à Belin-Béliet, quelques jours avant l'incendie. /Crédit photo Fédération de chasse de Gironde.

À l’aube de l’ouverture de la chasse proclamée le dimanche 11 septembre, l’association de chasse agréée (ACCA) de Belin-Béliet se remet doucement de l’incendie qui a ravagé la commune durant le mois d’août. Forcément, la chasse est affectée. 

 

« Lorsque l’incendie a touché les palombières, beaucoup de paloumayres ont perdu leur passion. » Au lendemain de l’incendie de Saint-Magne, qui a ravagé le flanc Est de Belin-Béliet, Claudie Ducournau, vice-présidente de l’ACCA de la commune, ne cache pas son amertume face au bilan des dégâts provoqués par les flammes. Pleinement mobilisés durant l’incendie, les chasseurs de Belin-Béliet ont été nombreux à se constituer bénévoles afin de prêter main forte aux sapeurs-pompiers de France et d’Europe : « Dès qu’on le pouvait, on allait aider en apportant nos cuves afin de les charger en eau, ou encore pour éteindre les fumerons » explique Claudie Ducournau, elle-même impactée durant l’incendie. 

 

Car certains ont vu les flammes arriver aux portes de leur maison, l’engagement a été instinctif. D’autant que les chasseurs connaissent la forêt sur le bout des doigts : « Nous avons fait beaucoup d’aiguillages durant le feu afin de guider les camions dans nos forêts » poursuit la vice-présidente de l’ACCA. 

 

Au moins 4 palombières détruites 

 

Mais malgré ce travail essentiel, les chasseurs ont eux-mêmes été affectés par la catastrophe : « Pour le moment, on ne sait pas exactement la surface totale brûlée à Belin-Béliet. Mais nous savons que quatre palombières ont été détruites sur le territoire communal, et deux autres à la limite entre les Landes et la Gironde. » La préoccupation est également du côté de la faune sauvage. Claudie Ducournau l’avoue : « Nous avons vu des jeunes chevreuils revenir dans les forêts brûlées et être touchés par des reprises. » Des scènes sinistres, qui entraînent des mesures du côté de l’association locale. Les fusils ne seront pas pointés sur les chevreuils dans les zones brûlés, c’est-à-dire à l’Est du village. 

 

Des palombières ont été détruites dans l'incendie, comme ici, à hauteur de Joué à Belin-Béliet./Photo F.J
Des palombières ont été détruites dans l'incendie, comme ici, à hauteur de Joué à Belin-Béliet./Photo F.J

Un suivi va également être mis en place aux côtés de la fédération départementale, afin de recenser la présence animale sur les zones sinistrées et sa reproduction. Car l’évènement, d’une ampleur inédite à Belin-Béliet, entraîne les spécialistes dans un horizon brouillardeux. « On sait que les sangliers sont revenus sur des parcelles brûlées, mais on ne sait pas comment leur prolifération sera affectée, ni même où ils passent leurs nuits ». 

 

« Beaucoup d’entraide entre les associations »

 

Pour l’heure, le plan de chasse fixé par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer prévoit notamment de chasser 175 chevreuils sur l’ensemble de la saison. Claudie Ducournau pense que le nombre de chasseurs, qui avoisine habituellement les 300, devrait diminuer cette saison : « On sait que beaucoup se rendront sur d’autres territoires. Les paloumayres sinistrés devront malheureusement trouver d’autres solutions. Mais il y a beaucoup d’entraide entre les différentes associations de chasse. » 

 

Aussi, les chasseurs ne veulent pas perturber l’action des forestiers, dès lors qu’ils auront le droit d’entrer sur les parcelles touchées par l’incendie. C’est d’ailleurs cela qui a motivé le choix de ne pas pénétrer sur les terrains où les flammes ont sévi.  Quant aux chasseurs victimes de l’incendie, le président de la Fédération départementale de chasse, Henri Sabarot, s’était rendu à Belin-Béliet à la fin du mois de juillet où une réunion avait été organisée aux côtés des présidents d’associations et sociétés de chasse des communes sinistrées. Une bourse avait été actée pour aider les paloumayres. Ceux de Belin-Béliet auront été, à leur tour, victimes de l’incendie quelques jours plus tard.