Par Corentin Barsacq
L’initiative « Terre M’Eyre » portée par le Parc naturel marin du bassin d’Arcachon, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne et l’association La Pagaie Sauvage a permis de ramasser pas moins de 317 kilos de déchets, voués à être prochainement analysés.
Des pneus, des emballages plastiques ou encore des bouteilles de bières. Le butin amassé par les canoéistes bénévoles n’est pas des plus reluisants, mais il est riche d’enseignements. Le mercredi 21 septembre dernier, plus de 20 bénévoles ont embarqué sur la Leyre pour une excursion de quatre jours aussi bien dans les Landes qu’en Gironde. Deux équipes ont été constituées, l’une en partance de Commensacq jusqu’au pont de Saugnac, tandis qu’une seconde rejoignait Le Teich depuis la dernière commune Landaise.
Pilotée par le Parc naturel marin du bassin d’Arcachon, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne et l’association La Pagaie Sauvage, cette expédition organisée sur quatre jours a apporté son lot de déchets. 55 kilos dans les Landes, contre 262 kilos en Gironde. Des trouvailles exposées le samedi 24 septembre au Teich, et qui seront prochainement analysées en laboratoire : « Le but de cette opération est d’identifier les zones polluées sur la Leyre et d’établir un classement des déchets, leurs origines et des mesures afin de lutter contre cela » explique Lise Durantou, chargée de mission pour l’association La Pagaie Sauvage.
Plus de déchets qu’en 2014
Cette association, qui a pour but d’analyser et publier des données relatives à l’état de l’eau, en a profité pour faire un prélèvement d’eau au sein de la Leyre afin de mesurer sa teneur en microplastique. « Nous avions déjà réalisé des prélèvements l’an dernier, tandis que la dernière opération de collecte des déchets remonte à 2014. Nous en avions à l’époque récolté 206 kilos. C’est moins que cette année » constate Lise Durantou.
Parmi les bénévoles mobilisés dans cette vaste opération de nettoyage, deux Belinétois figuraient sur la ligne de départ. Nicolas Lafon, guide de l’équipe côté Landes et Rosa Das Neves. Cette dernière raconte une expérience inédite : « J’ai rejoint le groupe au matin du vendredi, côté Gironde. J’ai souhaité participer à cette expédition car il y a un vrai suivi derrière notre action. »
« De la tour d’un ordinateur jusqu’à la petite culotte »
Ainsi, durant deux journées, la Belinétoise a procédé au géo-référencement des déchets par le biais d’une application : « Avec « Plastic Origins », une application créée par la fondation Surfrider, on pouvait identifier les lieux propices aux dépôts de déchets. Généralement, il s’agissait des ponts et des petites plages. » Parmi ses trouvailles, quelques surprises : « Cela va de la tour d’un ordinateur jusqu’à la petite culotte oubliée… » s’amuse Rosa Das Neves, qui a pu prendre conscience de la fragilité de la nature face à cette pollution: « Il arrivait que je trouve une première bouteille en verre qui en cachait finalement d'autres. Et elles étaient là depuis de nombreuses années. Le tronçon le plus exposé se situe entre Salles et Mios. »
Mais la fierté est immense : « Le plus gros a été retiré. Derrière, il y aura une grosse analyse pour connaître l’impact et l’origine de ces déchets. La Leyre est actuellement au plus bas. Lorsque son niveau va remonter, il est important que les déchets sur les berges soient ramassés pour ne pas qu’ils se déversent dans le bassin d’Arcachon » relate la bénévole.