Par Corentin Barsacq
Le comité de jumelage de Salles et le cyclo-club du Val de l’Eyre se sont associés pour organiser un périple entre Salles et l’Espagne, en l’honneur d’Alain Prioleau, ancien membre du club de cyclo décédé en janvier 2021.
« Alain, il avait le cœur sur la main. C’était la générosité incarnée. » En bout de table, au moment d’aborder le périple organisé du 14 au 16 octobre dernier entre Salles et l’Espagne, Laurent Prioleau apporte de la teneur à chaque mot pour honorer la mémoire de son frère Alain. C’est pour lui que les membres du cyclo club de Salles ont pédalé, non sans sueur, jusqu’à Bera, commune du Pays basque espagnol jumelée avec la ville du Val de l’Eyre.
Un périple au départ de Salles, chapoté par Patrick Plantey, cycliste également membre du comité de jumelage. Si le Sallois avait réglé chaque millimètre de la traversée du Sud-Ouest jusque chez le voisin hispanique, le Covid-19 a décidé de faire dérailler son vélo. Mais qu’importe, ce périple est aussi sa réussite, bien qu’il l’attribue modestement aux bénévoles ayant fait le voyage.
En amont du grand départ donc, le tracé du périple prévoyait une escale landaise à Pouillon, avant de rallier Bera le lendemain. Pour épauler les huit cyclistes sallois dans leur quête, les bénévoles et la mairie de Salles suivent l’avancée du peloton en guise de voiture-balai. « Lorsqu’ils sont partis, ils ont directement pris la pluie au Caplanne. Une fois arrivé à Sanguinet, on a eu un grand soleil. Globalement, nous avons eu une bonne météo » reconnaît Fabienne Grelaud, présidente du comité de jumelage.
Reconnaissance et respect
Au cours de la deuxième étape du périple, des cyclistes de Bera sont venus épauler leurs homologues girondins à Briscous. Un moment fort, intense, et qui traduit là un certain respect mutuel : « Le club de Bera aurait pu aller beaucoup plus vite que nous mais il y avait chez eux une forme de reconnaissance, un respect à l’égard de ce pourquoi nous faisions cela. »
Dans le peloton sallois, Florian et Laurent Prioleau, respectivement fils et frère du cycliste belinétois, avaient à cœur d’emmener le portrait d’Alain jusqu’en Espagne. 260 kilomètres plus tard, les Sallois entraient dans Bera accueillis comme des rois : « On a bien mangé et bien bu » admet Laurent avec malice. Mais l’excès était permis ce soir-là, tant l’effort fut intense. Le lendemain, une randonnée pédestre attendait la congrégation salloise en compagnie du maire de la commune espagnole.
« Alain, c’était le meilleur de la famille »
Tout au long de cette traversée, le portrait d’Alain Prioleau accompagnait les cyclistes dans la voiture balai. « C’est les copains du vélo qui ont trouvé cette idée. D’une certaine façon, il est avec nous » explique Laurent. Ce dernier n’est pas avare de louange à l’égard d’un enfant de Béliet, rapidement séduit par le sport.
S’il n’a jamais trop fait trembler les filets du stade Pierre Mano malgré quelques années au club, c’est sur le vélo que le Belinétois épatait sa famille : « Sur un vélo, c’était le meilleur. Il a remporté plusieurs courses » note son frère. Militaire de carrière, il lui arrivait même d’embaucher à vélo. Un détail presque normal, sauf si l’on prend en compte le fait qu’il rejoignait la base de Mérignac depuis Salles… Décrit comme généreux, altruiste, mais aussi combattant, il aura toujours continué à pédaler pour avancer, y compris lorsque la maladie s’immisçait dans sa roue.