Par Corentin Barsacq
Il figure parmi les grands incendies que la commune frontalière de Belin-Béliet a connu. Le 11 mars 1976, alors que le climat fait des siennes, la forêt landaise s'embrase. Tous les pompiers des Landes et de la Gironde affluent vers Saugnac-et-Muret. La lutte durera plus de huit heures, dans des conditions qui rappellent les incendies de cet été 2022.
En mars 1976, la France est à quelques mois d'une sécheresse remarquable qui sévira durant l'été de cette même année. La pluviométrie relativement faible est surtout criante dans le massif forestier des Landes de Gascogne. En ce 11 mars, peu après 13h30, une première flamme jaillit dans la pignada à l'est de la Nationale 10, au lieu-dit Jourdan. Le feu naissant ne s'étend que sur quelques mètres dans un premier temps, mais ne tarde pas à se nourrir d'une végétation desséchée.
A cela s'ajoutent les prémices d'une tempête qui balaiera le nord de la France durant trois jours dès le lendemain. Des vents violents avivent un brasier qui n'en demandait pas tant. La situation devient alors critique lorsque le front de feu s'étend sur plusieurs kilomètres et touche les communes de Moustey, Pissos, Castelnau et Liposthey.
Une maison encerclée par les flammes
Dans la commune de Moustey, une maison est encerclée par les flammes. Les soldats du feu évacuent son occupante, cardiaque, avant de défendre son habitat durant de longues heures. Les bâtisses abandonnées sont rapidement en proie aux flammes, la majorité des centres de DFCI des Landes et de Gironde se rendent sur place. Sous les ordres du commandant Dupeyron, les corps de sapeurs-pompiers de toute la région sont appelés en renfort. Le feu prend la direction de Moustey et Castelnau en début d'après-midi, nécessitant une importante mobilisation des forces en présence sur cet axe.
Aux alentours de 18h, on pense que le feu est maîtrisé. Les soldats mobilisés soufflent quelques instants avant qu'une intense reprise ne vienne raviver le brasier. Une pluie fine tombée tout au long de la soirée permettra de prendre le dessus sur l'incendie à 21h. Des centaines de pompiers resteront sur place durant plusieurs jours afin de noyer les derniers foyers. Par miracle, aucune maison ne sera dévastée dans cet incendie ravageur mais les dégâts restent importants. Le feu aura parcouru plus de 1100 hectares et reste, à ce jour, comme l'un des derniers incendies remarquables qu'a connu le nord des Landes.