Par Corentin Barsacq
Cinq réunions publiques se tiendront courant décembre pour parler urbanisme et habitat dans le Val de l’Eyre. Elles s’inscrivent dans la concertation publique initiée dans le cadre du nouveau projet de plan local d’urbanisme intercommunal.
« Plan Local d’Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme Local de l’Habitat ». Le terme, un soupçon barbare, qui se cache derrière l’acronyme PLUi-H est d’une importance capitale. Depuis 2020, la communauté de communes du Val de l’Eyre s’est engagée dans l’élaboration de son PLUi-H, qui avait pourtant été arrêté à l’occasion d’un conseil communautaire le 12 novembre 2019. Ce document liant les cinq communes du territoire vise à prévoir l’aménagement des communes à l’échelle du Val de l’Eyre jusqu’en 2030, et ce au travers d’une règlementation de l’occupation des sols. Les élus entendent « favoriser un développement harmonieux du territoire et un traitement équitable des habitants en matière d’urbanisme. »
Pas de remise en question du projet politique
En clair, dès son approbation, (en fin d’année 2023 d’après le président de la CDC du Val de l’Eyre Bruno Bureau), le PLUi-H remplacera les plans locaux d’urbanisme qui existent dans les communes du Val de l’Eyre. Le 16 novembre dernier, en conseil communautaire, le maire de Salles Bruno Bureau annonçait la tenue de cinq réunions publiques afin que les habitants puissent prendre connaissance de l’avancée du projet et émettre un avis. Elles se tiendront le lundi 12 décembre à 18h à Saint-Magne, ainsi qu’à 20h au Barp. Une autre réunion est planifiée le mardi 13 décembre à Belin-Béliet à 18h et à 20h à Salles. Une dernière réunion est programmée à Lugos le jeudi 15 décembre à 9h.
Souhaitant « retravailler son PLUi-H suite aux évolutions législatives comme la Loi Climat et résilience, le schéma de cohérence territoriale en cours d’élaboration et les dernières évolutions observées sur le territoire », les élus ne veulent pas remettre en cause le projet politique initial de ce document, à savoir le Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD) comme l’a annoncé Bruno Bureau en conseil communautaire.
Enfin, la nouvelle version du PLUi-H sera votée le 1er février 2023, alors que chaque commune aura approuvé son contenu en amont lors de conseils municipaux. Une enquête publique permettra à la population d’émettre des observations avant l’approbation du document. L’intercommunalité rappelle également qu’un registre de concertation est disponible au sein de chaque mairie mais aussi au siège de la CDC du Val de l’Eyre.
Autre sigle, autre vision. Le SCOT, schéma de cohérence territorial est un document conçu, non pas pour les cinq municipalités du Val de l’Eyre, mais bien les 17 communes du territoire du Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre. Sous l’égide du Syndicat du Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre, SYBARVAL, le territoire doit s’entendre sur une vision stratégique de son développement en matière d’urbanisme, d’habitat, mais aussi de développement économique, d’environnement et de transport, tout cela à l’horizon 2040. Ce document n’a rien d’une nouveauté puisqu’il avait été initialement approuvé en 2013, avant d’être annulé deux ans plus tard par le tribunal administratif de Bordeaux, ce dernier pointant du doigt « l’imprécision du rapport de présentation et l’absence de prise en compte des aspects environnementaux dans les coupures d’urbanisation de certains secteurs. »
Depuis, les élus se sont remis au travail et ont enchaîné les réunions aussi bien internes qu’avec la population dans le but d’impliquer cette dernière dans son élaboration. Le SCOT, qui n’est autre que la feuille de route dans laquelle s’inscrivent les PLU des communes du BARVAL, doit, entre autres, répondre aux enjeux à venir, notamment sur la question de l’accueil de nouvelles populations sur le territoire. 40 000, c’est le nombre d’habitants que devrait accueillir le secteur d’ici 2040, alors même que le SYBARVAL a récemment adopté son projet d’aménagement stratégique.
Comme le PADD pour le PLUi-H, ce document trace l’orientation politique de la stratégie commune aux 17 villes du syndicat. Ainsi, ces dernières ont participé au débat règlementaire qui s’est tenu le 17 novembre dernier. Présidé par la maire de Lanton Marie Larrue, le Sybarval a fait le choix d’urbaniser 630 hectares supplémentaires sur l’ensemble du territoire, dont 175 sur le Val de l’Eyre, avec l’obligation, pour les dix prochaines années à venir, de ne pas artificialiser plus de sol que¬la moitié de ce qui a d’ores et déjà été urbaniseé au cours des dix dernières années. En somme, les élus tablent sur la nécessaire construction de 16 600 logements d’ici 2040, et doivent plancher sur les problématiques inhérentes à cela. Comment mieux desservir le bassin d’Arcachon et Val de l’Eyre ? La réouverture de la gare de Lugos est étudiée…