Par Corentin Barsacq
Afin de financer les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Dax et Bordeaux – Toulouse, le territoire du Val de l’Eyre, déjà assujettie à la taxe spéciale d’équipement (TSE), est désormais concerné par une taxe supplémentaire sur la taxe de séjour.
Une taxe qui fait grincer des dents. Dans le cadre du Grand Projet, il est vrai contesté, du Sud-Ouest (GPSO), le Val de l’Eyre était jusque-là le spectateur d’une fronde pourtant à nos portes, au regard de la mobilisation importante mesurée dans le Sud-Gironde contre les projets de ligne à grande vitesse Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Seulement, depuis le 1er janvier, le Val de l’Eyre est compris dans les 2 340 communes qui devront payer la note de ces lignes par le biais d’une taxe spéciale d’équipement. Cette dernière permettra à la Société du GPSO de bénéficier de 29,5 millions d’euros de la part de contribuable.
Rappelons que le coût du projet est estimé à une bagatelle de 14 milliards d’euros et que 14 départements devront s’acquitter de la taxe spéciale. Mais comme si cela ne suffisait pas, la loi Finances de 2023 a également prévu une hausse de 34 % de la taxe de séjour en Gironde et dans les Landes, toujours dans le cadre du financement des lignes GPSO. En clair, les touristes faisant une halte dans le Val de l’Eyre ou le nord des Landes devront eux aussi passer à la caisse et cela ne plaît pas vraiment aux professionnels de l'hôtellerie...
"Si c'est la méthode choisie par l’État ... "
À ce propos, le président de la communauté de communes du Val de l’Eyre Bruno Bureau n’a pas manqué de faire part de son mécontentement lors de la cérémonie des vœux de l’intercommunalité organisé À la députée Renaissance Sophie Mette, présente pour l’occasion, le maire de Salles déclarait : «Nous avons appris récemment l’instauration d’une taxe LGV sur les impôts fonciers mais aussi la décision d’instaurer également une surtaxe sur la taxe de séjour, toujours pour le même sujet, et qui est cette fois inscrite dans la loi finance. Si c’est la méthode choisie par l’État pour améliorer les relations et la concertation avec les élus locaux, j’ai peur qu’il faille revoir la copie ».
Son de cloche identique, le lendemain, lors des vœux présentés par le maire d’Hostens Jean-Louis Dartiailh en présence du sénateur girondin et conseiller départemental Hervé Gillé. Ce dernier a évoqué cette surtaxe avant de marquer son opposition : « Une nouvelle grande ligne n’est pas la priorité. On devrait plutôt se pencher sur les trajets du quotidien ».
Une parole qui devrait trouver de l’écho dans le Val de l’Eyre, un territoire où le train passe, mais ne s’arrête pas…