Par Corentin Barsacq
Les élus de Belin-Béliet se sont réunis en express au soir du 9 février afin d’approuver une convention de partenariat avec le Conseil départemental de la Gironde suite à un appel à projet portant sur le risque de feu de forêt. L’occasion d’aborder la difficile application de l’obligation légale de débroussaillement.
En l’état, c’est obligatoire, mais la réalité diffère. C’est en substance, ce qu’ont déclaré les élus d’opposition Bernard Rablade et Alain de Sigoyer, tous les deux sylviculteurs, au moment de parler de l’épineuse obligation légale de débroussaillement. Les élus de Belin-Béliet se sont réunis la semaine dernière pour un conseil municipal de dernière minute afin d’être dans les temps pour signer une convention aux côtés du Conseil départemental de la Gironde. Cette dernière répond à l’appel à projet initié en 2021 « Résilience des territoires face au risque feu de forêt ». À l’instar de quatre communes girondines, la candidature de la ville de Belin-Béliet a été retenue pour cette initiative ô combien d’actualité et la municipalité va ainsi bénéficier d’une subvention de 44 173,50 €.
Cette convention, présentée par le conseiller municipal délégué à la forêt Christophe Gauvrit s’articule autour de quatre axes afin de mieux intégrer le risque feu de forêt dans le projet de territoire. On retrouve ainsi des thèmes comme l’aménagement du territoire par le biais du débroussaillement de pare-feu, le nettoyage d’un lac ainsi que le remplacement de quatre bornes incendie, l’acquisition d’équipements de protection individuelle et de véhicules DFCI ou encore la recherche de solution en matière de détection des départs de feux. Sur ce point précis, la commune devra se pencher sur la mise en place d’une solution de communication et d’alerte. Enfin, un dernier thème, l’obligation légale de débroussaillement, a fait l’objet de deux interventions.
Que dit la loi ?
Le président de la DFCI de Belin-Béliet et de Saint-Magne Bernard Rablade, élu d’opposition du groupe Des traditions et un avenir en commun, insistait sur la nécessité de communiquer davantage autour du débroussaillement obligatoire mais souvent ignoré par les habitants concernés. Une campagne de communication sera lancée en ce sens par la DFCI Aquitaine afin de sensibiliser au respect de cette loi. Les textes indiquent, entre autres, que l'obligation de débroussaillage et de maintien en état débroussaillé s'applique aux propriétaires de terrains situés à moins de 200 mètres des bois et forêts.
« Cette opération doit être réalisée autour de l’habitation sur une profondeur de 50 mètres. Le long des voies d'accès à votre terrain (route, sentier, chemin privatif), cette opération doit être réalisée autour de votre habitation sur une profondeur de 10 mètres de part et d'autre de la voie » peut-on ainsi lire sur le site du service public. « Ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais qui, malheureusement, était plus ou moins appliqué. Mais l’actualité nous a rattrapé. Lorsqu’une habitation arrive après la forêt, c’est au propriétaire de la maison de nettoyer chez le voisin » illustrait Bernard Rablade, tout en rappelant qu’il est nécessaire d’obtenir un accord de la part du propriétaire forestier afin d’entrer sur sa parcelle pour ensuite y mener des travaux de débroussaillement.
« Débroussailler ne consiste pas à couper des arbres. C’est une réduction de combustibles, ni plus ni moins » terminait l’élu. Avant lui, son homologue de l’opposition Alain de Sigoyer (Dynamisons Belin-Béliet naturellement) a proposé de s’inspirer de communes voisines qui proposent aux habitants concernés de mener ces chantiers sous l’impulsion d’entreprises spécialisées avant d’envoyer la facture aux administrés souhaitant déléguer ces travaux : « On sait que la commune est sacrément concernée. On doit faire partie de ces communes forestières qui donnent l’exemple ». L’élu Christophe Gauvrit s’est engagé à aborder cette idée lors d’une prochaine réunion de la commission forêt.