Par Corentin Barsacq
Le 17 février dernier, au théâtre du Châtelet à Paris, le jeune Stefan Carty se voyait remettre la médaille d’or national du concours « Un des meilleurs apprentis de France ». Le Belinétois débrouillard savoure cette réussite.
Il n’y a pas qu’un pas entre l’échec et la réussite. C’est presque l’enseignement que l’on pourrait tirer du parcours de Stefan Carty, jeune Belinétois à l’accent du nord bien prononcé. Depuis le Forez, où le chaudronnier effectue son tour de France aux côtés des Compagnons du devoir, le chemin parcouru force le respect malgré son jeune âge. Car Il semble désormais loin le temps où ce jeune pratiquant de handball à Belin-Béliet errait sur les bancs du collège sans grande conviction. « Je devais redoubler ma 3e » explique Stefan Carty, au moment de détailler son parcours.
C’est par le fruit du hasard qu’il découvre l’univers de la chaudronnerie, désirant se sortir seul de cette situation délicate : « Je n’en avais pas parlé à mes parents. Quand j’ai su que je devais redoubler, j’ai fait mes recherches de mon côté pour trouver une entreprise qui accepterait de me prendre afin d’intégrer les Compagnons du devoir et du tour de France. »
Vaillant, le jeune artisan décroche alors un apprentissage au sein de l’entreprise SGM Industry, implantée à Belin-Béliet et spécialisée dans la conception et fabrication de machines dédiées à l’industrie du bois. Là-bas, il s’acclimate avec un précieux savoir-faire : « J’ai été formé par Jérôme Koeppel et Thierry Lannuzel » souligne Stéfan Carty, pas peu fier de cette bonne école.
Des sacrifices qui ont porté leurs fruits
Au cours de sa deuxième année de CAP Réalisation en chaudronnerie industrielle, l’apprenti est encouragé à se présenter au concours « Un des meilleurs apprentis de France » organisé par l’association des Meilleurs Ouvriers de France. Sans prétention, Stefan Carty s’y rend avec une ambition mesurée et décide de reproduire une trémie d’alimentation. Il faut dire qu’en à peine un an, il découvre « la chaudronnerie de haut-niveau » et arpente l’Hexagone en quête de nouvelles expériences.
Un sacrifice, pour celui qui doit ainsi s’éloigner de sa famille et de ses amis, mais récompensé d’un juste prix. Un jury départemental lui décerne une première médaille d’or en milieu d’année 2022, lui permettant ainsi de concourir à l’épreuve régionale, où sa pièce sera une nouvelle fois inspectée. Là encore, la création de Stefan Carty fait mouche et séduit le jury. Une deuxième médaille d’or vient ainsi orner la chambre de l’adolescent. Enfin, au mois d’août dernier, le Belinétois a appris qu’il avait obtenu une troisième et dernière récompense : la médaille d’or en finale nationale du concours.
Une consécration pour le jeune homme qui n’en revient toujours pas : « Je ne pensais pas du tout être récompensé, mais je suis très fier. Cela montre que tous les sacrifices ont porté leurs fruits ». Le 17 février dernier, Caroline Grandjean, ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnels, lui remettait en main propre son titre d’un des meilleurs apprentis de France. Avec cette ligne ô combien gratifiante sur son CV, Stefan Carty compte terminer son apprentissage pour ensuite devenir soudeur. « La chaudronnerie ouvre énormément de portes et permet de tout faire. Professionnellement parlant, c’est quelque chose de très positif pour les jeunes ».
Du haut de ses 17 ans, le Belinétois à l’avenir devant lui, mais a déjà pris en main son destin avec la ferme intention de se nourrir des valeurs inculquées au cours de son apprentissage.