Par Corentin Barsacq
Musicien de formation et désormais de métier, le Belinétois Jules Le Priol Henneguier n’en est pas moins un grand fan de cinéma. Il a notamment goûté au plaisir du tournage du film « Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan » sortie en salle début avril. Portrait.
« Au fil des déménagements, j’ai toujours suivi la musique ». Du haut de ses 22 ans, Jules Le Priol Henneguier cumule les talents. À tel point qu’il est permis de se demander si ce n’est pas la musique qui tente tant bien que mal de suivre son rythme effréné. Natif de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, le musicien a passé les sept premières années de sa vie dans le Rhône, avant d’emménager avec sa mère à Belin-Béliet, sur la propriété familiale. À l’école, le gamin est débrouillard : « J’ai sauté le CM1, je suis resté trois ans à l’école à Belin-Béliet. Et ensuite, j’ai déménagé à Arcachon ». Car oui, il n’y a pas que la musique et l’école qui n’arrivent pas à suivre.
Avant de plébisciter les embruns du Bassin, Jules découvre la musique sur les bancs de l’école de musique locale de Chalemine. Là-bas, il s’initie au piano et à la batterie. Jules a du rythme. Sa vie aussi. À ce déménagement à Arcachon s’ajoute un nouveau départ pour le jeune homme : un déménagement à Compiègne, dans l’Oise, où Jules effectuera ses années de lycée pour finalement obtenir un baccalauréat scientifique. Plus jeune que ses camarades avec quasiment deux ans d’avance car né en fin d’année, Jules jongle entre ses passions, ses déménagements, et ses cours de musique.
À la Sorbonne, une passion confirmée
Bon élève, surdoué sans trop l’avouer, il décroche une école d’ingénieur, avant de finalement décrocher : « Pour plusieurs raisons, j’ai su que ce n’était pas forcément la voie que je voulais suivre. J’avais dix ans de conservatoire, j’ai toujours suivi la musique, alors j’ai pensé que c’était ce que je devais faire ». Bingo. Jules ne tarde pas à repartir tambour battant dans son cursus en étant réorienté l’année suivante en faculté de musicologie à la Sorbonne à Paris. Son quotidien est alors fait de rencontres et d’alchimie entre jeunes artistes en devenir, ce qui facilite son entrée dans la vie parisienne.
Jules a du talent, et les effusions laudatives de ses enseignants ne font que confirmer son intuition. Il est fait pour la musique. Il rejoint le Chœur & Orchestre de l’Université de la Sorbonne en tant que percussionniste et se produit dans des lieux emblématiques de la capitale. Seulement, le confinement pointe le bout de son nez et l’aventure sur les bords de Seine touche brutalement à sa fin. « Le soir où Emmanuel Macron a annoncé le confinement, j’étais en train de jouer à un concert. » Sa prestation se termine sur une note grave.
Le musicien retourne à Belin-Béliet avec un besoin de changer d’air. Il profite de ses relations nouées à la Sorbonne pour intégrer un groupe d’artistes : « J’avais sympathisé avec un élève rencontré là-bas. Un jour, il lui manquait un percussionniste pour un concert. C’est comme ça que j’ai rejoint le groupe Parsifal.» Maniant aussi bien le piano que la batterie ou encore le cajón, son instrument signature aux origines péruviennes, Jules retrouve une passion qu’il croyait perdue. Le jeune homme avait en effet renoncé à une nouvelle année à la Sorbonne, tout en ayant un niveau de fin de 3e cycle.
À chaque concert, à chaque note de son instrument, les doutes s’estompent. Avec son groupe aux sensibilités plurielles et au style très éclectique (inspirations folk, rock, musique traditionnelle orientale conjuguée à la subtilité de la musique classique), le Girondin vagabond se produit notamment à Berlin, mais aussi à Belin. Car en marge du groupe formé avec Perceval Alizadeh-Fard, Ulysse Bonneau et Paul Campa, il rejoint l’aventure aux côtés de la chanteuse Babeth Chosson et du pianiste Joël Fleuranceau. Le trio qui défend une musique aux sonorités latino se produit à Lilaire, lors des traditionnelles auberges espagnoles culturelles proposées par la chanteuse du groupe à son domicile.
Une simplicité qui plait au jeune passionné touche-à-tout, qui a récemment contribué au premier EP du projet Parsifal baptisé « Tableau un » accompagné de deux clips. Une fierté et un accomplissement qui en appellent à d’autres. À l’avenir, le Belinétois aimerait collaborer avec des artistes locales.
Le cinéma, cet amour naissant aux côtés des ténors
L’âme d’artiste de Jules ne s’arrête pas aux limites de la musique. Le musicien s’en est d’ailleurs affranchi lorsqu’en septembre 2021, alors en collocation à Compiègne, il répondait à un appel à figurant d’un film tourné par le réalisateur Martin Bourboulon, déjà aux manettes du film Eiffel en 2021.
Intéressé à l’idée de mieux connaître l’univers du cinéma, une passion naissante, Jules postule sans vraiment prendre conscience de la production qui est en jeu : « Le tournage avait lieu à Compiègne dans une rue que je prenais tous les jours pour aller au lycée. Mais quand j’ai vu les chevaux dans la rue, les décors et les acteurs habillés en mousquetaires, j’ai compris que c’était un gros film ».
Quelques jours plus tard, le voici vêtu en tenue d’époque, assistant en arrière-plan à la scène de l’arrivée de D’Artagnan, incarné par le brillant acteur François Civil, à l’école des mousquetaires. Sur le tournage, Jules a également pu apercevoir Romain Duris ou encore Pio Marmaï. Rien que ça. Au moment de découvrir la bande-annonce de l’œuvre adapté du roman d’Alexandre Dumas, le Belinétois a eu le plaisir de s’apercevoir à deux reprises et plusieurs fois durant l’avant-première à laquelle il a pu assister à Bordeaux, en compagnie des acteurs : « Je me souviens très bien de certaines scènes car nous avons dû les refaire à dix reprises. Le tournage a duré quatre jours mais c’était vraiment incroyable de voir comment cela fonctionne. C’est une très belle expérience ».
Fort de cette belle aventure, Jules s’est récemment inscrit à la prépa d’une école bordelaise dédiée au métier d’acteur. En marge de cela, il est également sur les planches de la compagnie « Du bruit en coulisses » à Salles. « Avec le théâtre, je me suis découvert moi-même » résume philosophiquement le principal intéressé. Infatigable, passionné et mordu de l’art, Jules avance au rythme de sa musique, avec le désir de vivre de son art, par le fruit de l'audace et de l'abnégation.
Renseignements : 06 52 95 35 86 ou jlphperso@outlook.com