Par Corentin Barsacq
Une centrale photovoltaïque pourrait voir le jour d’ici 2026 sur l’ancienne sablière située au lieu-dit Ballion, à la sortie de Béliet en direction d’Hostens. Portée par la société Q Energy, elle pourrait s’étendre sur les 15 hectares et sa production annuelle est estimée à 20 500 MWh. Une concertation préalable est lancée à partir du 2 mai.
28 550 panneaux installés et une production permettant d’alimenter l’équivalent de 9000 personnes en électricité, telle est la promesse formulée en substance par la société Q Energy. Spécialisée dans les énergies renouvelables, la structure est désormais aux manettes d’une autre entreprise, CPES Belin-Béliet, dont l’existence dépend exclusivement du projet envisagé sur la commune d’Aliénor. À compter du 2 mai et jusqu’au 17 mai 2023, un dossier de concertation préalable pourra être consulté en mairie afin que la population locale puisse prendre connaissance d’un projet de centrale photovoltaïque prévu en lieu et place d’une ancienne carrière de sable située à la sortie de Béliet, lieu-dit Ballion, en bordure la D3 menant à Hostens.
Filiale européenne de l’entreprise coréenne Hanwha Solutions, Q Energy revendique « une expérience de 23 ans dans le développement, la construction et l’exploitation de projets éoliens et photovoltaïques et, plus récemment, dans le développement de solutions de stockage d’énergie.»
C’est ainsi que l’entreprise a jeté son dévolu sur la sablière de Belin-Béliet depuis 2021, date à laquelle les premiers pourparlers ont été engagés avec les acteurs de ce dossier. Depuis, plusieurs réunions d’échanges ont eu lieu notamment avec la mairie de Belin-Béliet, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, la communauté de communes du Val de l’Eyre et les services de l’État.
Un coût de 12 millions d’euros
Présenté au Pôle énergies renouvelables de la Gironde en mars 2022, le projet a d’ores et déjà reçu un avis favorable et la société Q Energy indique, dans son dossier de concertation, « que des études environnementales ont débuté en fin d’année 2021 et que la majorité des résultats a été obtenue ». Toutefois, il s’agit là d’un diagnostic formulé avant-projet. L’analyse des incidences, établie par des bureaux d’études ou experts indépendants, reste pour le moment en cours d’élaboration.
En tenant compte de ces éléments, le projet porté par la CPES Belin-Béliet peut connaître des évolutions. On sait tout de même que la centrale photovoltaïque imaginée le long de la D3 devrait s’étendre sur les 15 hectares de cette sablière, une surface en partie artificialisée et comprenant notamment une réserve d’eau.
Q Energy assure que la production annuelle de l’équipement avoisine les 20 500 MWh, permettant ainsi d’assurer l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 9 000 personnes. Une donnée loin d’être anodine puisque la centrale photovoltaïque pourrait couvrir 73% de la consommation de la commune, selon les données transmises par Enedis. Ce projet d’envergure devrait coûter 12 millions d’euros à la société, sur un site déjà exploité durant de nombreuses années. Enfin, sur une durée de trente ans d’exploitation, ce projet solaire devrait permettre d’éviter l’émission de 6 400 tonnes de CO2.
Si plusieurs variantes ont été conçues par l’entreprise en charge du projet, la troisième est plébiscitée par Q Energy et comprend notamment le maintien d’une bande arborée de 13 mètres entre le parc photovoltaïque et la D3.
Une permanence publique le 11 mai
En outre, l’implantation des panneaux éviterait les enjeux faunistiques et floristiques comme l’habitat de cisticole des joncs, un oiseau particulièrement présent sur cette zone, mais aussi une préservation des zones humides présentes sur le site. Une autre variante, celle qualifiée de « maximaliste » est élaborée sans prendre en compte les enjeux environnementaux du site, et a donc très peu de chance d’être validée par les services de l’État.
Enfin, dans l’attente de l’ensemble des études relatives aux impacts du projet, Q Energy considère que des mesures de compensation devront être mises en place, notamment au sujet de la Fauvette pitchou, dont l’habitat serait détruit. Enfin, le projet prévoit l’aménagement d’une une piste cyclable en bordure de la D3.
Q Energy espère procéder à la signature des baux d’ici la fin d’année 2025, pour une mise en service de la centrale au deuxième trimestre 2027.
Un registre sera disponible en mairie afin de présenter le projet dans son entièreté et sera consultable jusqu’au 17 mai. Une permanence publique sera également organisée le jeudi 11 mai à 18h à la salle des fêtes de Béliet.
En outre, des observations pourront être formulées par mail à l’adresse mail suivante : veronique.sauzay@qenergyfrance.eu en précisant sans l’objet du message : « Concertation préalable - Observations ». La voie postale est également possible: À l’attention de Véronique Sauzay, 25 avenue Gaspard Coriolis 31100 Toulouse.
Pour en savoir plus : Projet solaire Belin-Béliet
Le projet de la centrale photovoltaïque de Belin-Béliet s’était invité sur la table des élus le 26 janvier dernier. Le conseil municipal devait en effet autoriser le maire Cyrille Declercq à signer un bail emphytéotique avec l’entreprise Q Energy au regard du fait que certains chemins permettant l’accès aux parcelles sont du domaine communal. En amont de cela, une présentation du projet avait été faite le 1er décembre 2022 à l’ensemble des élus.
Lors de cette délibération, l’élu « Dynamisons Belin-Béliet naturellement » Alain de Sigoyer avait argumenté autour de sa position : « Les carrières sont des friches industrielles. Au départ, il était prévu une remise en état « Forêt ». On sait le mauvais résultat des reboisements dans le milieu d’une ancienne carrière, donc on peut considérer le sacrifice de cette zone au profit du photovoltaïque car on en a besoin. Mais il faut garder à l’esprit que ça ne doit pas être une porte ouverte au photovoltaïque en forêt. Il faut que ça reste une exception ».
Une vision partagée unanimement par le conseil municipal qui avait voté sans aucune opposition pour la signature de ce bail emphytéotique pour une durée de 31 ans.