Par Corentin Barsacq
Ancienne marathonienne désormais à la retraite, la Salloise Gina Tina débutera un tour de France à pied, le 1er mai, aux côtés de Francis, un ami pèlerin. Durant neuf mois, la randonneuse marchera au profit de la lutte contre le cancer infantile pour récolter des fonds au gré de l’Hexagone.
« C’est le chemin qui m’appelle ». À 68 ans, Gina Tina, installée à Salles depuis plusieurs années, s’apprête à répondre à une inapaisable envie de prendre la route. À la retraite après une carrière professionnelle aux multiples visages, Gina semble monter sur des ressorts : « J’ai toujours su rebondir » constate-t-elle au moment de décliner son pédigrée. Celle qui fait partie du conseil des Sages de la Ville cultive des passions chevillées au corps, qu’elle a su joindre à la bonne cause. Depuis plusieurs mois, elle prépare un tour de France à pied. 4 000 kilomètres qu’elle avalera en compagnie de Francis, un ami pèlerin rencontré par le biais de la chaîne Youtube de la Salloise, qui relate ses aventures aussi bien sur les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle que lors de ses marches sportives le long du littoral.
Car derrière ce projet fou d’explorer l’Hexagone à raison de 15 kilomètres par jour, se cache une ambition avant tout oblative : « Je marcherai pour l’association Imagine for Margo. C’est une association qui avait été créée par les parents de Margo, une jeune fille atteinte d’un cancer » raconte-t-elle, d’une voix douce. Margo a malheureusement quitté ce monde, mais lorsque Gina a pris connaissance de son histoire, elle a souhaité s’investir et recueillir des dons pour la recherche. C’est pourquoi au gré de son périple à travers la France, elle compte sur la presse locale pour médiatiser sa marche et son combat.
Sa vie tient dans un sac pendant neuf mois
Le 1er mai, elle débutera sa pérégrination depuis Arles, avant de remonter la ViaRhôna et de rallier le Grand Est. De là, une longue traversée attend le binôme pour se rendre en Bretagne par le Nord-Pas-de-Calais, pour ensuite prendre la direction des Pyrénées par le littoral, avant une arrivée à Arles, dans neuf mois. Francis, 69 ans, marchera avec une remorque affectueusement baptisée Wilson quand Gina se contentera d’un simple sac d’une douzaine de kilos. « On a besoin de très peu finalement dans la vie. Ça tient dans un sac » résume avec philosophie la retraitée active.
Sportive dans l’âme, Gina Tina a toujours pratiqué du sport en marge de son activité professionnelle : « J’ai toujours été très sportive. Je suis marié, j’ai des enfants, et lorsqu’ils ont été ados, j’ai eu envie d’aller courir. Je faisais de la course à pied pour le plaisir, puis des marathons ». Mais ce n’était pas assez. Alors Gina s’est essayée au triathlon, sur le tard : « J’ai appris à nager le crawl à 45 ans. Je ne me débrouillais pas trop mal puisque j’ai fait quelques podiums en compétition ».
Après avoir exercé les fonctions de secrétaire dans les transports, animatrice des ventes dans le Blayais, directrice de colonie ou encore policière municipale, la femme aux mille vies a posé ses valises à Salles, pour une retraite plus calme. Du moins le temps de quelques mois. En 2019, la native des Landes se lance seule dans le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle par le Camino Francés. En 2020, elle renfile ses chaussures, empoigne ses bâtons de marche et emprunte la voie de Cluny avant de s’arrêter à Saint-Jean-Pied-de-Port en raison de la crise sanitaire. Ce n’est que partie remise.
« Rendre ce que les chemins m'ont donné »
L’année 2021 marque l’alchimie entre Gina et l’association qui lutte contre le cancer infantile. Elle parcourt alors 2000 kilomètres, dort en bivouac et récolte pas moins de 3 500 euros. Une prouesse alliant générosité et alchimie avec son environnement. « Quand on commence à faire les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, on a envie de repartir. C’est une communion parfaite avec la nature. Le matin, quand je pars aux alentours de 7h, il y a des lumières fantastiques. Au fil du chemin, on s’allège. Notre seule maison, c’est notre sac à dos ».
Depuis autant d’années qu’elle marche, Gina tient une chaîne YouTube suivie par 1 300 abonnés. Une fidèle communauté qu’elle pourra d’ailleurs rencontrer au fil de ses pas lors de son tour de France et qu’elle compte bien nourrir de vidéos au gré des kilomètres parcourus. Chaque soir, la marcheuse youtubeuse postera une vidéo retraçant son périple du jour. Une manière de faire partager son aventure, mais aussi de poursuivre son engagement contre la maladie, pour, dit-elle, « redonner ce que les chemins m’ont donné ». Gina rentrera à Salles à l’issue de cette aventure singulière et hors-normes. Mais il n’est pas impossible qu’elle reparte quelques temps plus tard, pour un autre projet tout aussi magnifique : faire le pèlerinage de Saint-Jacques avec sa fille, et sa petite fille : « Trois générations, ce serait beau » souffle l’infatigable marcheuse au grand cœur.
Les aventures de Gina sont à suivre sur sa chaîne Youtube Gina Tina
Don pour soutenir la recherche autour du cancer infantile : https://www.alvarum.com/lamarchedeginatina