Par Corentin Barsacq
Plusieurs accompagnantes d'élèves en situation de handicap ont manifesté mardi matin devant l'école Aliénor à Belin-Béliet. Elles réclament un vrai statut pour leur profession quand le gouvernement envisage une fusion avec le statut de surveillants.
"Mon métier, c''est d'accompagner des élèves qui sont en situation de handicap, pas d'être surveillante au collège." Mélanie Fouquet exerce le métier d'AESH depuis quinze ans. Mardi matin, aux côtés d'autres AESH exerçant sur la commune, et soutenue par des représentants des parents d'élèves, elle a fait grève à l'appel de l‘intersyndicale de l’éducation pour protester contre un projet de fusion de deux statuts. Celui de l'AESH, qui peine déjà à être reconnu à sa juste valeur selon les syndicats, pourrait en effet fusionner avec le statut d'assistant d'éducation (AED) d'après les retombées de la Conférence nationale du handicap (CNH) qui vise à débattre des orientations et des moyens de la politique concernant les personnes handicapées.
Sur le chemin d'une école vouée à être plus inclusive, les AESH ont au contraire peur qu'une fusion des deux statuts porte préjudice à l'évolution des élèves en situation de handicap. Au sein de l'école Aliénor à Belin-Béliet, six AESH sont présents notamment dans la classe du dispositif ULIS. Vanina Hernandez en est l'institutrice: " Cette classe Ulis permet de d'organiser l'enseignement en fonction des besoins des élèves. Le principe est de les intégrer dans leur classe d'âge. Dès lors qu'un enseignement est trop complexe pour eux car ils ne maîtrisent pas certaines capacités en raison de leur handicap, ils viennent en Ulis pour personnaliser leur accompagnement".
Mais pour mener à bien sa mission, Vanina Hernandez a besoin des AESH. Mardi matin, elle était présente à leurs côtés: "Même si je sais qu'en raison de leur absence, la journée va être compliquée, je les soutiens. Certains enfants ne sont pas autonomes et ont besoin d'un contact humain à longueur de temps. Aujourd'hui, on ne sait pas comment le gouvernement compte revoir les textes".
"Certains AESH ne sont pas là en raison de la précarité"
Un flou qui inquiète, et qui ne rassure pas les grévistes d'un jour présents en petit nombre. Mais l'essentiel est ailleurs : "Certains AESH ne peuvent pas faire grève en raison de la précarité de notre travail" insiste Mélanie Fouquet. C'est d'ailleurs l'une des revendications des syndicats qui réclament, outre un véritable statut de la Fonction publique, l'augmentation des rémunérations de tous les AESH sur l'ensemble de leur carrière tout en étant aligner sur la grille de catégorie B. Devant l'établissement, les principaux concernés ont reçu un accueil compatissant de la part des parents d'élèves. "Un vrai statut, un vrai salaire", tel était donc le mot d'ordre de cette journée de grève nationale des AESH qui espèrent maintenant être entendus et surtout compris.