Par Corentin Barsacq
Belin-Béliet fait partie des huit communes qui bénéficient dès cette année de l’installation de caméras de détection et de localisation des débuts d’incendie. Elles ont été posées il y a peu sur le château d’eau de la commune.
Les sapeurs-pompiers sont donc de retour au sommet du château d’eau de Belin-Béliet. Du moins pas physiquement puisque nous parlons ici des caméras de détection du massif forestier qui constitueront, d’ici 2024, le nouveau système de surveillance de la forêt du Service départemental d’incendie et de secours de la Gironde. Parmi les huit sites qui seront équipés d’ici le 1er août 2023 selon le calendrier annoncé par le préfet de la Gironde Etienne Guyot, Belin-Béliet figure dans les premières communes qui accueille ce nouveau dispositif.
Tout comme les voisins Landais et Lot-et-Garonnais, le SDIS33 compte peu à peu rappeler ses sapeurs-pompiers mobilisés quotidiennement durant l’été sur les tours de guet girondines afin de renforcer les effectifs en caserne, et ce au profit d’une surveillance vidéo.
Six caméras positionnées sur le château d’eau
Au lendemain des incendies de l’été 2022, le SDIS de la Gironde annonçait la modernisation progressive de son système de surveillance des forêts : « Certes, cela a été médiatisé tout récemment en raison des incendies mais ce projet a été initié depuis 2021 » explique le commandant Matthieu Jomain du SDIS de la Gironde, qui précise : « Ces caméras en cours d’installation ne se limitent pas à de la détection. Elles permettront, par le biais d’une intelligence artificielle, de procéder à une levée de doute sur certaines fumées apparentes. »
Quoi qu’il en soit, ces dispositifs sont d’ores et déjà visible dès lors que les yeux se posent sur le château d’eau. Comme sur chaque site, six caméras sont installées à une trentaine de mètres de hauteur, dont deux sont dédiées à la levée de doute. En outre, une station météorologique complète ces équipements directement reliés à un centre de supervision et de contrôle basé prochainement au sein des locaux du SDIS à Bordeaux. Par le biais de ces images transmises en temps réel, les sapeurs-pompiers souhaitent améliorer le dispositif de surveillance, de jour comme de nuit : « De cette manière, nous pouvons surveiller les forêts de jour comme de nuit » abonde le commandant Jomain.
« Une image vaut mieux qu’un long discours »
D’ici le premier août, le réseau de caméras devrait être en phase de fonctionnement mais la surveillance humaine se prolongera encore quelque temps : « La présence humaine sera toujours assurée durant une phase de transition nécessaire » précise le SDIS 33. La tour de guet de Joué à Belin-Béliet devrait donc tenir encore son rôle.
En outre, l’installation de ces caméras permet de transmettre les images enregistrées quotidiennement aux forces de l’ordre et les services de justice dans le cadre d’investigations en lien avec des départs d’incendie. Pour les services de secours, la doctrine est claire : « Une image vaut mieux qu’un long discours », et c’est pourquoi l’emploi de caméras permettra d’engager rapidement des moyens en fonction des données collectées à distance.
D’ici le premier semestre 2024, 14 autres sites devraient être équipés pour compléter cette nouvelle surveillance. Au total, cela représente un investissement de près de 4 730 000 euros financé, entre autres, par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le SDIS 33, la Région Nouvelle-Aquitaine ainsi que l’Union Européenne.