· 

Un dimanche à la claire fontaine : Saint-Antoine à Belin-Béliet

Par Corentin Barsacq

La fontaine Saint-Antoine est située au Graoux./Photo LB
La fontaine Saint-Antoine est située au Graoux./Photo LB

Cet été, Le Belinétois vous embarque au cœur du petit patrimoine des Landes de Gascogne. À travers ses 250 sources réputées guérisseuses, les Landes de Gascogne sont le berceau d’une croyance qui défie le rationnel. Sur les terres de traditions ancestrales, là où les pinèdes dévorent l’horizon, l’espérance de guérir en appliquant de l’eau sur ses maux n’avait rien d’insensé il y a encore quelques décennies. Rendons-nous dans le quartier du Graoux, à Belin-Béliet, où la fontaine Saint-Antoine veille sur les lieux. 

Elle est l'une des fontaines guérisseuses situées à Belin-Béliet. Pas la plus connue, certes, puisque Saint-Clair à Mons semble inexorablement capter la lumière mais il n'empêche que la source de Saint-Antoine du Graoux n'est pas dépourvue d'intérêt. Dans l'ancien centre d'animation du Graoux, sur le chemin constituant le départ de la boucle de la Grand-Forge, la source de Saint-Antoine a la particularité d'être délimitée par deux piliers bleus et une charpente abritant un filet d'eau. 

 

La croyance locale attribue à cette source des vertus pour guérir les maux du visage, les verrues, mais aussi la cécité et les maux de tête. Récemment, en 2021, la toiture du modeste édifice avait été malmenée par des intempéries. L'association "Une pierre à l'édifice" avait alors réalisé un chantier participatif afin d'offrir une nouvelle jeunesse à ce petit monument dédié à la protection de la source. Armée d'une nouvelle charpente, la fontaine Saint-Antoine du Graoux peut fièrement se faire remarquer sur la boucle de randonnée proposée par l'office de tourisme du Val de l'Eyre " Sur les traces d'Aliénor d'Aquitaine". 

 

Notons également qu'à ses abords, on peut trouver un arbre à loques qui incarne un rituel dont l'origine remonte au Moyen-Âge. Si son usage n'est pas uniquement constaté dans les Landes de Gascogne, il n'est autre qu'un arbre recouvert par des morceaux de linges. Ce linge est trempé dans l'eau de la source puis appliqué sur le mal. Dès lors que l'on invoque et prie le Saint protecteur de la source, on accroche le tissu à la branche afin de laisser le mal sur les lieux. Cette pratique peut prendre plusieurs noms. On parle de rite des chiffons, d'arbre à clous ou arbres à loques.