Par Louna Lavergne
Fondé en 2003 par Daniel Lafargue, le club d’Aïkido du Barp a soufflé sa vingtième bougie cette année. Une longévité qui s’explique par l’envie de transmettre de l’enseignant mêlé à un état d’esprit bienveillant de ses élèves.
Au mois de mai dernier, Daniel Lafargue et les quelque 40 adhérents qui composent le club d’Aïkido du Barp ont soufflé ensemble la 20e bougie de l’association. L’occasion pour l’enseignant fondateur du club de se remémorer ces deux décennies passées dans le dojo de la commune du Val de l’Eyre. “Je me rends compte que je n’ai pas vu le temps passé” confie le soixantenaire.
Un club enfant de la passion de l’enseignant et de ses adhérents
L’aïkido, art martial japonais apparu après la Seconde Guerre Mondiale, s’apparente à de la self défense et respecte un grand principe de non-violence. Cette discipline enseigne à contrôler, maîtriser un potentiel agresseur et retourner cette agressivité contre lui. “Le plus gros du travail se fait à mains nues, mais on travaille aussi avec un bokken (une sorte de sabre en bois) ou avec un bâton” explique l’enseignant de l’association.
Natif de Pau, Daniel Lafargue arrive au Barp en 1999. Ce passionné d’Aïkido depuis déjà 16 ans à l’époque, il pratique son sport à Marcheprime en compagnie de six homologues Barpais. “Puis le dojo du Barp a été créé, alors on a commencé tous les six. Le club d’aïkido est alors né en mai 2003”, raconte l’ancien informaticien désormais retraité.
Vingt années de transmission
Aujourd’hui, les six membres paraissent bien loin, le club avoisinant les 40 inscrits. Rattachée à la FFAAA, l’organisation se différencie donc par son professionnalisme, avec des dan déclarés et un brevet fédéral pour Daniel Lafargue et ses vingt ans d’enseignement à son actif et quarante années de pratique.
Si l’effectif a bien grandi, la passion de transmettre aussi. “Dans l’année, je fais venir des gens du haut niveau et je deviens élève avec mes élèves, ce sont des instants privilégiés” démontre le fondateur qui a toujours mis un point d’honneur à cultiver l’apprentissage entre les murs du dojo. Auprès d’un enfant de 9 ans ou d’un retraité de 77 ans, l’enseignant gradé 4e dan fait le même constat : “On peut être d’histoires différentes, d’âges différents, d’états d’esprit différents mais sur le tapis, on est tous égaux.”
La bienveillance et la convivialité qui règnent lors des cours motivent les adhérents à revenir chaque semaine. Cette atmosphère voulue par Daniel Lafargue explique la longévité du club. “Quand on voit des photos de l’aïkido, les gens sont toujours souriants” se réjouit le retraité. Cette ambiance se cultive notamment durant les auberges espagnoles parfois organisées après les cours, alliant culture gasconne et culture japonaise. Une façon pour l’enseignant d’appliquer sa devise à la lettre “Être sérieux et ne pas se prendre au sérieux”.
Un apprentissage à double sens
Si l’aïkido apporte sécurité, maîtrise corporelle et attitude noble, l’enseignant apprend tout autant des membres de son association. “Dans le do de l’aïkido, cela signifie la voie, le chemin. Plus on avance, plus on se rend compte qu’on ne sait rien, alors c’est aussi le plaisir d’apprendre autant d’un débutant que d’un septième dan” explique le musicien à ses heures perdues, ne manquant pas d’effectuer un parallèle avec une chanson des Beatles.
En 2023, le club d’aïkido continue sa fulgurante ascension avec l’ouverture d’un deuxième créneau pour les enfants, leur nombre ayant doublé. Aussi, dans 18 mois, l’association pourra envahir un nouveau dojo qu’elle a contribué à façonner en exprimant ses besoins à la municipalité. Outre la localisation du dojo, un autre aspect géographique témoigne du développement de l’effectif du club. “On a des gens de Belin-Béliet, Salles, Lugos et même Biscarrosse” explique Daniel Lafargue.
Fier du travail accompli en vingt ans d’existence, le fondateur barpais se réjouit de pouvoir évoluer dans une ligue dynamique. Bien qu’il n’y ait pas de compétition en aïkido, des formations et stages aident au développement de la pratique. Une aubaine pour Daniel Lafargue qui ne compte pas quitter les tapis de si tôt mais qui, en revanche, compte bien continuer à assister avec la même émotion au passage de dan de chacun de ses élèves.