Par Corentin Barsacq
Art martial japonais encore méconnu en France, le chanbara est une discipline singulière où excelle un jeune lugosien. À seulement 15 ans, Alexis Alves-Lopes va prochainement rejoindre l’équipe de France de chanbara pour disputer les championnats d’Europe en Italie.
Il est un jeune espoir de sa discipline, enchaîne les récompenses et semble parfois l’oublier. Quand Alexis Alves-Lopes indique être champion de France en titre de sa catégorie, son humilité pourrait presque réduire l’envergure de ses performances. Mais derrière une timidité de façade se cache surtout une routine hebdomadaire bien huilée, dont la genèse remonte en région parisienne. « À l’âge de 9 ans, mon entraîneur de judo m’a parlé du chanbara. Je ne connaissais pas alors j’ai testé. Et depuis, je n’ai jamais arrêté » résume brièvement Alexis. Surtout, le jeune homme a entraîné sa mère dans sa passion, mais aussi son petit frère. Tous les trois sont membres du club de chanbara de Cestas.
Un art martial inspiré des Samouraïs
Moderne et récent, le chanbara s’inspire des armes des Samouraïs reproduites par le biais de matériaux souples. Plusieurs armes sont manipulables telles que les sabres courts et longs, la lance ou encore le bouclier. Et si la famille originaire de région parisienne a emménagé à Lugos, c’est entre autres pour ne pas être trop éloigné de la passion d’Alexis : « En France, on compte actuellement une cinquantaine de clubs pour 1500 pratiquants. Lorsqu’on a souhaité emménager en Gironde, nous avons directement regardé où est-ce qu’il y avait un club. Lugos n’était pas trop loin de Cestas » explique Aurélie Dubois, la mère d’Alexis.
Surtout, le club de Cestas avait quelques arguments pour convaincre la famille : « Les entraîneurs sont champions mondiaux.
L'un des entraîneurs, Jean Christophe Dannemard, est le président du club et gère le haut niveau de chanbara en France ». Rattaché à la Fédération française de Judo, le chanbara se développe petit à petit, mais centralise l’essentiel des compétitions autour de la capitale : « Une à deux fois par mois, je me rends à Paris pour disputer les compétitions » explique le Lugosien. Un effort pour le lycéen qui doit ainsi jongler entre ses études et sa carrière, tandis que les parents assument l’aspect financier : « Alexis doit se donner les moyens physiques et mentaux pour atteindre ses objectifs. Nous, on se charge des moyens financiers » schématise Aurélie Dubois, première fan fière de son fiston.
Le rêve mondial
D’abord champion de France de sa catégorie, Alexis est ensuite devenu « Grand champion », s’imposant ainsi dans plusieurs catégories d’armes. Logiquement repéré par l’équipe de France de chanbara, il est ce qu’on appelle « invité » au sein de la sélection et peut ainsi se perfectionner aux côtés des meilleurs du pays. Cette élite, le Lugosien rêve d’en faire partie. Il ne cache d’ailleurs pas son ambition : « Être champion d’Europe et champion du monde ». Il y a quelques jours, le « kenshi », nom donné aux pratiquants de chanbara, a appris sa sélection pour les championnats d’Europe qui se dérouleront les 8 et 9 juin prochains à Salerne, en Italie.
Alexis s’apprête donc à concourir pour son rêve, avant d’atteindre les 18 ans, et l’âge nécessaire pour participer aux prochains championnats mondiaux de chanbara. En attendant, il est aussi entraîneur auprès de l'école de chanbara de Cestas. Mordu par cet art martial, Alexis Alves-Lopes est en tous les cas un nom qu'il faudra suivre dans les années à venir.