Par Corentin Barsacq
Après dix années consacrées aux papilles du Val de l’Eyre, Pamela Cummings et François Chaudet ont assuré un dernier service le samedi 20 janvier. La page de l’Atelier de Chocho s’est tournée, non sans une certaine émotion.
Une semaine après la fermeture de l’établissement, au moment où le restaurant brade son mobilier, sa vaisselle et ses bibelots, les souvenirs n’ont jamais été aussi présents :
« Ça fait bizarre. On prend conscience que la page se tourne » note Pamela Cummings. Au soir du 20 janvier, les fourneaux du restaurant ont fonctionné une dernière fois, les assiettes ont été garnies comme à l’accoutumée et sont revenues vides, signe d’un service réussi. Le dernier d’une longue série pour François Chaudet, maître des lieux.
Restaurateur depuis toujours, mais avant tout originaire du pays, « Chocho » a grandi à Belin-Béliet. Et le gamin de l’époque, qui empruntait quelques billets à son papi pour se rendre à la Saint-Maurice sans trop lui dire, a parcouru un sacré chemin. Deux établissements ouverts à Bordeaux précéderont son retour dans la ville d’Aliénor. « Lorsque nous avons vendu le deuxième restaurant, nous n’avions pas prévu d’en ouvrir un à Belin » se remémore François Chaudet.
Durant le confinement, le contre-pied italien
Mais l’appel des fourneaux sera finalement plus fort. Pamela Cummings et François Chaudet s’installent à Belin-Béliet en 2011, et ouvrent les portes de l’Atelier de Chocho en 2013. En cuisine, François Chaudet fidélise les gourmets du coin avec des produits du monde revisités à sa sauce. En salle, l’accent américain de « Pam » devient la marque de fabrique de l’adresse. L’aventure est lancée, le restaurant de la rue du stade prospère jusqu’aux confinement successifs.
En pleine crise sanitaire, période où cours de laquelle les restaurateurs paieront un lourd tribut de cette situation, « Pam » et « Chocho » décident de se réinventer le temps de revenir à la normale. En 2021, faute de pouvoir accueillir la clientèle assise, ils se lancent tous les deux dans un nouveau défi : Faire du restaurant une épicerie fine avec de bons produits italiens et un service traiteur. Un beau souvenir pour les hôtes des lieux, qui ont ensuite pu reprendre leur activité jusqu’à aujourd’hui. À 63 ans, François Chaudet a fait valoir son droit à la retraite. Pour Pamela Cummings ou encore Pauline, en salle, de nouveaux défis professionnels les attendent.
Si le restaurant va par la suite avoir une nouvelle vocation tournée vers du logement, Pamela Cummings n’a pas prévu de tourner la page sans garder les souvenirs : « Ce qui m’a le plus marqué, c’est sans doute l’accueil des clients lorsque nous sommes arrivés. Il y avait une vraie convivialité ici ».