Par Corentin Barsacq
Les agents du Centre communal d’action sociale de Belin-Béliet ont déposé un préavis de grève et manifesteront le lundi 12 février devant la mairie. Les aides à domicile dénoncent notamment « une dégradation de leurs conditions de travail ».
Existe-t-il un sentiment de malaise au sein des effectifs du centre communal d’action sociale de Belin-Béliet ? C’est en tous les cas une première : les dix agentes du CCAS de Belin-Béliet ont déposé un préavis de grève pour la journée du lundi 12 février et comptent se rassembler, ce jour-là, devant les locaux de la mairie.
Contactés par nos soins, certains agentes dénoncent une dégradation progressive de leurs conditions de travail depuis maintenant deux ans : « Ce sont des problèmes que nous avons déjà évoqué lors de plusieurs réunions. Depuis maintenant deux ans, les responsables de service se succèdent. Nous en avons eu trois en l’espace d’un an. Aujourd’hui, on se retrouve seule et nous comptons sur cette manifestation pour être prises au sérieux ».
La mobilisation dans les rangs du CCAS est avant tout collective, d’où ce mouvement de grève à plusieurs voix. « Depuis six mois, les bénéficiaires n’arrivent plus forcément à joindre le CCAS, nous manquons de personnel et de considération » poursuit une agente, qui pointe du doigt des problèmes fréquents liés aux plannings du personnel. Aussi, les revendications font état d’une surcharge de travail : « On doit toujours tout vérifier nous-même alors que ce n’est pas notre rôle. Derrière, c’est le service d’aide à la personne qui se dégrade. On ne peut pas faire le nombre d’heures dont certains bénéficiaires ont besoin, ni de visites supplémentaires lorsque l’état pathologique de ces derniers se dégrade.»
Un conflit également politique…
En outre, les agentes souhaitent attirer l’attention sur le volet financier de leur métier. La meilleure prise en charge de leurs frais kilométriques est notamment évoquée dans le dernier point soulevé par les grévistes, à savoir une demande de compensations financières dans le cadre de l’activité professionnelle.
En ce début d’année, le centre communal d’action sociale de Belin-Béliet fait décidément grand bruit. Sur la toile, à la mi-janvier, ce conflit social a pris une tournure politique lorsque l’élu d’opposition « Dynamisons Belin-Béliet naturellement » Rédouane Louaazizi se saisissait du problème en visant directement la municipalité : « Ce problème a commencé bien avant 2020. Les différents élus qui se sont succédé ont toujours mené la politique de l’autruche. Depuis quatre ans, la situation s'aggrave avec des agents en arrêt de travail, en dépression, harcelés moralement et certains avec des pensées suicidaires » peut-on ainsi lire dans ce communiqué. L’élu, ancienne tête de liste des municipales 2020, explique avoir « demandé un audit des risques psychosociaux afin d’apporter des solutions d’accompagnement, mais qu’à ce jour, rien n’est fait ».
Une réunion organisée ce jeudi
Joint par téléphone, le maire de Belin-Béliet Cyrille Declercq indique avoir pris connaissance de ce préavis de grève. « Une réunion sera organisée jeudi pour mieux comprendre leurs attentes et à ce moment-là, je répondrai aux revendications », expliquait l’édile, tout en déclarant : « On va attendre cette grève. Mais il est parfois facile de montrer du doigt des choses que l’on engendre soi-même ».
Quant à la publication faite par l’élu d’opposition Rédouane Louaazizi, Cyrille Declercq répond : « Lorsqu’on est un élu, on ne se comporte pas comme un délégué syndical. On ne rajoute pas de l’huile sur le feu, sauf si on a un intérêt à le faire ».