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Belin-Béliet : après la grève au CCAS, les réponses du maire Cyrille Declercq

Par Corentin Barsacq

Quatre agentes étaient présentes pour la grève devant les locaux de la mairie, lundi 12 février./Photo LB
Quatre agentes étaient présentes pour la grève devant les locaux de la mairie, lundi 12 février./Photo LB

Au matin du 12 février, quatre agentes du CCAS de Belin-Béliet tenaient un piquet de grève devant la mairie. Le lendemain, l’édile Cyrille Declercq organisait une conférence de presse pour répondre, point par point, aux revendications des grévistes. 

 

« Nous avions des solutions à proposer » disait-on sur le piquet de grève, lundi matin, devant la mairie de Belin-Béliet. Comme prévu, des agentes du service d’aide à la personne du centre communal d’action sociale de Belin-Béliet étaient en grève au matin du 12 février. Le service, qui compte onze agents, a tout de même fonctionné pour assurer un service minimum auprès des bénéficiaires de la localité. Quatre agentes étaient donc présentes devant la porte menant au CCAS, avec des banderoles aux messages engagés : « Nous ne sommes que des matricules, des numéros pour notre hiérarchie ! Zéro écoute ». 

 

Lire aussi : Un préavis de grève déposé par les aides à domicile du CCAS de Belin-Béliet

 

La hiérarchie justement, n’a pas tardé à se faire entendre. Dès le lendemain, le maire de Belin-Béliet Cyrille Declercq convoquait la presse locale dans le but d’exprimer un son de cloche différent et faire le point sur la situation. Aux côtés des élus Maryse Chopo, Jean-Pierre Ducournau et Jacques Carmé, ou encore de la directrice générale des services Sylviane Remazeilles, Cyrille Declercq revenait point par point sur les revendications des grévistes, non sans un certain agacement de devoir évoquer ce dossier désormais public alors qu’il estime que le problème aurait pu se régler « en interne ». 

 

« Quand le matin même, on nous annonce des arrêts-maladies … » 

 

En amont de cette grève, les élus avaient reçu le personnel du CCAS au cours d’une réunion interne. « Nous sommes ressortis sans rien obtenir de nos revendications » déclarent les grévistes. « Nous avons apporté des réponses » rétorque la municipalité. Cette dernière n’est pas avare en matière d’informations. Les arguments brandis vont forcément à l’encontre d’une mauvaise gestion du personnel, des plannings ou encore des heures supplémentaires dénoncée par les grévistes.

 

« Elles disent qu’elles sont débordées et qu’elles ne sont pas assez nombreuses. Nous avons 86 bénéficiaires. Il faudrait 9,5 équivalents temps plein et nous avons aujourd’hui 11 agentes » relève Cyrille Declercq, qui estime que le fort taux d’absentéisme au sein du service est l’une des raisons qui pousse à revoir les plannings des agentes : « Elles se plaignent de découvrir les astreintes au dernier moment. Mais quand le matin même, on nous annonce des arrêts-maladies, évidemment, cela modifie les plannings. » Notons qu’à la date de la grève, trois agentes étaient en arrêt-maladie. 

 

Sur la question de la rémunération, l’édile ne manque pas de citer les différentes mesures prises depuis son installation dans le fauteuil de maire. La revalorisation du barème de l’IFSE (Indemnité de fonctions, de sujétions et d'expertise), l’annualisation du temps de travail, l’attribution de primes telles que le Segur de la Santé, ou encore la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat : « Nous sommes l’une des seules communes sur le bassin d’Arcachon à l’avoir fait » insiste Cyrille Declercq.

 

« Si ça, ce n’est pas avoir de l’attention… » 

 

Surtout, en comptant l’annualisation et ces différentes primes, le maire compare les salaires perçus entre 2019 et 2023 : « Quand on prend en compte tout ça, sans la prime pouvoir d’achat, on a des agentes qui passent de 13 763 € en 2019 à 29 151 € en 2023 ». Et l’élu ne s’arrête pas là : de 20 649 € à 30 383 €, de 17 700 € à 28 600 € ou encore de 18 974 € à 28 245 €. L’élu assure qu’il a conscience de la pénibilité de la tâche : « Ce n’est pas une activité marrante et facile, c’est sûr. Mais si ça ce n’est pas avoir de l’attention, je ne sais plus comment il faut faire » -, s’agace Cyrille Declercq, avant d’indiquer que les agentes font partie des salaires « les plus importants de la commune par rapport à leur catégorie ».  

 

Aussi, l’élu profitait de l’occasion pour charger un élu de l’opposition dont il ne citera pas le nom : « Je sais que certaines sont proches de certaines personnes dans l’opposition. Une personne de cette opposition se fait un malin plaisir à mettre de l’huile sur le feu. Je ne trouve pas ça subtil et intelligent. Quand on est un élu, on n’est pas un représentant syndical ». 

 

Assuré par la municipalité depuis 1989, le service d’aide à la personne pourrait aussi s’orienter vers le privé. C’est en tous les cas une possibilité évoquée à moitié par les élus : « Si ça, c’est de la maltraitance, alors on passera par la sous-traitance » lâchait Cyrille Declercq. De leurs côtés, les agentes en grève ont repris le travail dès le lendemain du rassemblement : « On parle aussi au nom des bénéficiaires » clamaient-elles lundi matin. Au nombre de quatre, toutes effectuaient ce jour-là leur première grève dans leur carrière : L’occasion de se laisser aller à des prévisions : « Nous serons mieux organisés pour la prochaine ».