Par Corentin Barsacq
Au lendemain de la crise ostréicole sur le bassin d’Arcachon, le sujet du traitement des eaux usées est devenu majeur ces dernières semaines. Dans le Val de l’Eyre, la collectivité peine à obtenir une aide importante de l’État. Il manque 2,5 millions d’euros pour espérer financer la rénovation des stations d’épuration de Belin-Béliet et Salles.
Le sujet des stations d’épuration dans le Val de l’Eyre n’a rien de nouveau. Présentes au nombre de huit sur les cinq communes de la CdC, elles permettent aujourd’hui d’assainir les eaux usées de presque 22 000 habitants. Depuis maintenant de nombreuses années, des travaux sont envisagés par la CdC sur les stations d’épuration de Salles et Belin-Béliet. Pour la première, il s’agit de la création d’un nouvel équipement, la station d’épuration du bourg étant vieillissante et ne comportant pas de filière boues.
La deuxième station d’épuration de la commune, ayant une capacité pouvant aller jusqu’à 5 000 équivalents habitants, pourrait atteindre sa capacité maximale d’ici 2030 au regard de l’évolution démographique sur le territoire. Du côté de Belin-Béliet, il s’agit de procéder à une extension de la STEP2. Tout cela a évidemment un coût, évalué selon le plan pluriannuel d’investissement, à hauteur de 8,2 millions d’euros par l’intercommunalité.
Une situation qui « met en péril » ces projets
À cela, s’ajoute également le caractère « prioritaire dans le profil de vulnérabilité conchylicole établi par l’État en novembre 2021. » Or, la crise ostréicole de Noël 2023 est passée par là. « Le Préfet de la Gironde et ses services ont réuni à plusieurs reprises les collectivités compétentes en assainissement collectif en janvier et février 2024. L’objet des diverses réunions organisées par l’Etat vise à accélérer la réalisation des projets portés par les collectivités compétentes pour permettre l’amélioration de la qualité des eaux arrivant sur le bassin d’Arcachon » rappelait le président de la communauté de communes du Val de l’Eyre, lors du conseil communautaire de ce mercredi 6 mars.
Or, les différentes réunions aux côtés des services de l’État ont rendu leur verdict. « La communauté de communes ne pourra pas bénéficier des fonds issus du contrat de plan État-Région, ni de fonds exceptionnels (la CdC également ayant reçu une réponse défavorable fin janvier 2024 pour un dossier déposé en mars 2023) », informait le maire de Salles, qui ajoutait que la collectivité ne pourra pas engager les travaux « sans une participation exceptionnelle de 2,5 M€ de la part de l’État ».
Un courrier a donc été adressé au préfet, lui rappelant que l’État avait annoncé, en janvier 2024, « son soutien aux collectivités qui engageraient des travaux pour améliorer la qualité des eaux rejetées dans le bassin d’Arcachon ». Un courrier a aussi été envoyé à la députée Sophie Mette et une réunion de travail est programmée avec le sénateur Hervé Gillé.
En outre, à l’occasion de la signature de la convention « Petites villes de demain » qui s’est déroulée mardi 5 mars, à Belin-Béliet, et en présence du préfet de la Gironde, Etienne Guyot, la question de l’assainissement s’est forcément invitée dans les discussions. « Le préfet a demandé à Ronan Léaustic, sous-préfet d’Arcachon, de réunir le territoire du Val de l’Eyre sur cette thématique parce qu’il s’engageait à retravailler sur les fonds d’Etat. On va donc attendre cette réunion », a conclu l’élu, indiquant par ailleurs que cette situation « mettait en péril la réalisation de ces opérations pourtant indispensables ».