Par Corentin Barsacq
Durant une semaine, Philippine Piel, chargée de mission du Parc naturel régional des Landes de Gascogne, a complété un inventaire du patrimoine mené à Lugos il y a plusieurs années. L’occasion de mettre en lumière des bâtiments anciens ou encore des réalisations de la famille Ormières.
Lorsqu’on évoque le patrimoine de Lugos, il est vrai que l’église du Vieux-Lugo a tendance à monopoliser l’attention. Le village regorge pourtant d’autres richesses liées au patrimoine bâti, et
c’est au Parc naturel régional des Landes de Gascogne que revient la tâche de mieux les identifier. Depuis 2018, le Parc sillonne en effet les communes qui le composent afin de constituer un
inventaire du patrimoine.
Derrière cette vaste opération, le souhait de recenser et d’étudier les édifices construits avant 1950 : « Le but est de rédiger une base synthétique à l’échelle des communes, qui permettra de mieux valoriser ce patrimoine » indique Philippine Piel, chargée de mission au sein du Parc. C’est elle qui, durant une semaine, a complété un premier travail initié avant 2020. Il y a quatre ans, les premiers résultats de cet inventaire avaient fait l’objet d’une réunion de présentation des recherches. 171 constructions antérieures à 1836 avaient pu être recensées, mais il n’avait pas été possible d’inspecter tous les bâtiments.
« L’idée est de compléter ce qui a déjà été fait avec une phase complémentaire consacrée au bourg et au quartier de la gare » poursuit la chargée de mission. À la gare, d’abord, plusieurs maisons ont bien des histoires à raconter :
« On observe la présence de plusieurs maisons d’ouvriers construites par la Compagnie des chemins de fer du Midi lorsque le rail est arrivé ici ». Dans le bourg, et plus globalement sur l’ensemble de la commune, Lugos ne déroge pas à l’influence du voisin landais : « On retrouve un patrimoine similaire à la Haute-Lande, avec un pôle seigneurial fort, et puis l’arrivée du chemin de fer et le développement de l’industrie du bois ont entraîné plusieurs modifications sur ce patrimoine auparavant influencé par l’agropastoralisme ».
Des maisons d’ouvriers aux maisons bourgeoises
Lugos fait aussi partie des communes dont le bourg a migré au fil des siècles. « Lors de la vente des communaux imposée par la loi de 1857, la commune a pu ériger des bâtiments publics comme l’école et l’église à Séouze, entérinant définitivement le transfert des populations quittant le Vieux-Lugo », analyse Philippine Piel. L’essor du bois entraînera la construction de scieries, de forges et des premières maisons bourgeoises…
Au cours de cette semaine de prospection au contact de la population, la chargée de mission du Parc a également pu travailler aux côtés des associations locales afin de peaufiner les éléments recueillis sur le terrain ou par le biais d’autres canaux tels que les archives départementales. Fait étonnant, la mairie de Lugos porte la trace d’un architecte de renom en la personne de Marcel Ormières. Il n’est autre que le fils de Jean-Eugène Ormières, à qui l’on doit la villa Algérienne du Cap-Ferret, mais aussi la chapelle de l’Herbe. Un autre membre de la famille, Max Ormières, a aussi été sollicité plus tard pour réaliser d’autres bâtiments communaux comme la salle des fêtes.
À terme, cet inventaire sera publié en ligne et constituera une grande base de données permettant de mieux cerner l’importance de certains bâtiments, de les mettre en valeur, et pourquoi pas de sauvegarder l’histoire de ces vieilles pierres qui constituent aussi l’âme des communes.