Par Corentin Barsacq
Par une lettre adressée à la présidente du Sybarval Marie Larrue, le préfet de Gironde Étienne Guyot a listé les différents éléments qui conduisent à la suspension du Schéma de cohérence territoriale (Scot) du bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre. Explications.
Outil visant à mettre en œuvre des orientations en matière d’aménagement, d’urbanisme, mais aussi d’économie, d’environnement et d’aménagement du territoire, le Schéma de cohérence territoriale du bassin d’Arcachon – Val de l’Eyre avait été approuvé le 25 janvier dernier par l’ensemble des maires du territoire. L’aboutissement d’un long travail visant à établir ce document essentiel au développement du territoire … mais qu’il va finalement falloir retaper…
Révélée par La Dépêche du Bassin, la « suspension exécutoire du Scot » a été annoncée à la présidente du Sybarval Marie Larrue, par un courrier en date du 29 mars remis en main propre par le préfet de Gironde Etienne Guyot. Pour l’heure, cette suspension s’appuie sur cinq pages où sont listés des réserves émanant du préfet.
Dans ce courrier que Le Belinétois a pu obtenir, la préfecture insiste notamment sur un certain nombre de réserves qui subsistent, « notamment concernant l’application de la Loi Littoral et la prise en compte des risques et la ressource en eau, et sont susceptibles de fragiliser juridiquement le document. »
Le risque inondation dans le collimateur
Dans les grandes lignes des modifications préconisées par le préfet, une meilleure prise en compte du risque inondation par débordement des cours d’eau est recommandée. Un sujet particulièrement prégnant ces dernières années dans le Val de l’Eyre, sur lequel l’Etat ne tergiverse pas : « C’est indispensable à la fois pour éviter de créer de nouveaux enjeux en zone inondable, d’une part, et pour préserver les champs d’expansion des crues et ne pas risquer la surinondation des secteurs déjà urbanisés ».
Des rectifications doivent également être présentées au sujet du risque feux de forêt. On parle ici de « la mise en place des distances de recul minimales de l’urbanisation dans toutes les zones situées en interface avec la forêt. » En outre, la protection des zones humides est jugée « insuffisante ». Sur ce dernier point, le préfet estime que « cela risque de porter préjudice au bon fonctionnement hydraulique de ce territoire fragile en cas de pluies intenses, dont les épisodes se sont multipliés récemment ».
Le préfet conclut son propos en soulignant tout de même « un réel progrès par rapport au document précédent », mais considère que le Scot n’est pas « complètement compatible avec les normes qui lui sont supérieures ». Désormais, des modifications doivent donc être réalisées pour que ce document devienne enfin exécutoire.