Par Corentin Barsacq
Ces dernières semaines, le temps maussade sur le Val de l’Eyre et les intempéries à répétition ont favorisé une crue de la Leyre. Un débit presque record a été relevé en ce début de mois tandis que Belin-Béliet a connu plus de pluie en six mois que sur l’ensemble d’une année.
Cela n’aura échappé à personne. La saison hivernale a été particulièrement pluvieuse entre les Landes et la Gironde, tandis que le début du printemps a également connu des tempêtes plus virulentes d’une région à l’autre. Sur le secteur du Val de l’Eyre, les pluies conséquentes se traduisent par des cumuls de pluie impressionnants. Florian Clément, de Météo du Pays de Buch, a notamment établi les différents secteurs ayant connu des cumuls remarquables. Il explique : « Certains secteurs approchent le mètre d'eau tombé, soit parfois plus en six mois que la moyenne annuelle normale sur douze mois comme à Belin-Béliet dans les terres. »
La station Météo-France située dans le centre de Belin-Béliet a notamment relevé 997,2 mm de pluie sur les six derniers mois, contre 893,6 mm à la station située entre Belin-Béliet et Lugos. En moyenne, le cumul de pluie annuel dans la localité est estimé à 927 mm. C’est dire le caractère exceptionnel des intempéries enregistrées ces derniers mois.
Toutes ces données ont évidemment un impact considérable sur la Leyre, dont le débit mensuel enregistré en mars au pont de Salles est de 50m3/S, ce qui constitue la troisième valeur la plus élevée depuis 1967 d’après les observations de Laurent Degrave, technicien rivière au Parc naturel régional des Landes de Gascogne.
L’accès à l’eau déconseillé pour le moment
Avec des nappes phréatiques à un niveau particulièrement élevé, la crue de la Leyre a connu une longue phase de plateau : « La valeur instantanée du débit du 02 avril a été de 70m3/s soit la deuxième valeur de débit journalier la plus haute jamais enregistrée pour un mois d'avril depuis 1990 au pont de la Leyre à Salles » peut-on ainsi lire dans une publication du Parc naturel régional des Landes de Gascogne.
Ce dernier appelle donc à la prudence aux abords des berges du fleuve côtier, d’autant que la rivière est particulièrement encombrée au regard des tempêtes et coups de vents survenus durant l’hiver dernier. Laurent Degrave indique aussi que des glissements de terrain ont été constatés sur des talus argileux entre Pissos et Saugnac-et-Muret.
« L'accès à l'eau est donc actuellement fortement déconseillé, que ce soit à pied sur les berges comme sur l’eau en canoë-kayak. Au-delà de 25m3/s au pont de Salles, l’échelle de niveau d’eau indique un niveau rouge expert pour la pratique du canoë-kayak. Le débit actuel est plus de 2 fois supérieur à ce niveau » poursuit le technicien rivière.