Par Corentin Barsacq
Dans le Val de l’Eyre et l’ancien canton de Pissos, les bâtiments classés ou inscrits au titre des monuments historiques constituent un patrimoine précieux. Tour d’horizon de ces lieux en ce 18 avril, journée internationale des monuments et des sites.
C’est donc en ce 18 avril que le monde célèbre les monuments et les sites qui constituent une richesse inestimable pour le patrimoine de la planète. À une échelle bien plus réduite, dans le Val de l’Eyre et ses environs, le territoire abrite des pépites du patrimoine notamment valorisées par une inscription ou un classement au titre des monuments historiques. Mais qu’est-ce que cela signifie ?
Rappelons d’abord que la Gironde est le département qui compte le plus de monuments historiques après Paris. Cette notion concerne aussi bien des immeubles (constructions diverses telles que des églises, châteaux, maisons) que des objets (peintures, œuvres d’art, bibelots, sculptures...) et qui, par leur inscription ou classement, présentent un intérêt historique, artistique ou encore architectural et scientifique.
Monument classé ou inscrit ?
« Ce statut de « monument historique » est une reconnaissance par la Nation de l’intérêt patrimonial d’un bien » résume d’ailleurs le ministère de la Culture sur son site Internet. Il existe ensuite deux types de protection au titre des monuments historiques. L’inscription représente le premier degré de protection et concerne les biens ayant un intérêt historique ou artistique nécessitant une préservation qui émane de la Région. Les biens classés sont quant à eux d’intérêt public et l’inscription dépend du ministre de la Culture. Concentrons-nous sur le patrimoine bâti, celui qui saute aux yeux des plus curieux.
Dans le Val de l’Eyre, seule deux communes possèdent des constructions inscrites ou classées au titre des monuments historiques : Lugos et Belin-Béliet. Peu de suspens pour Lugos puisqu’il s’agit évidemment de l’église Saint-Michel du Vieux-Lugo, véritable emblème religieux du secteur édifié dans l’ancien village à partir du XIe siècle. L’édifice religieux est classé par un arrêté publié le 21 septembre 1957.
Quatre monuments historiques en un seul lieu !
Non loin de là, du côté de Belin et du prieuré de Mons, l’airial accueille quatre constructions inscrites au titre des monuments historiques. Il s’agit d’abord de l’église Saint-Pierre, érigée entre le XIe et XVe siècle. Pour s’y rendre, les visiteurs passeront obligatoirement au pied d’un autre monument, la croix du cimetière. Surplombant les pierres tombales, elle a été inscrite en 1987. Réalisée au XVIe siècle, elle occupait auparavant le bourg de Belin et mesure jusqu’à quatre mètres de haut.
Aux abords de l’airial, presque cachée sous les pins, la croix des pèlerins est aussi un monument historique. Plusieurs hypothèses sont avancées au sujet de son origine. S’agit-il d’une croix de sauvetat, d’une sépulture abritant des compagnons du célèbre Roland ou bien un simple repère pour les pèlerins poursuivant leur chemin jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle ? Dans tous les cas, cette croix est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis janvier 1990. D’une pierre, deux coups, la Région avait procédé à l’inscription, à cette même période, de la mystérieuse fontaine Saint-Clair. Cet édicule de maçonnerie abreuvé par le ruisseau des Milles-Hommes est célèbre pour son pèlerinage annuel qui a lieu le premier dimanche de juin. Selon la croyance, l’eau de la fontaine guérirait les affections de la vue.
Dans les Landes, un patrimoine religieux d’exception
Regardons maintenant du côté de la Haute-Lande et de son ancien canton de Pissos. Au plus près de Belin-Béliet, le quartier landais de Biganon est construit autour de la sublime église Saint-Pierre-ès-Liens, dont la construction a débuté au XIe siècle. L’édifice situé sur la commune de Moustey est inscrit aux monuments historiques depuis 1997. Mais ce n’est pas la seule église du village à avoir obtenu cette même faveur. En plus d’avoir la particularité d’être séparées de seulement quelques mètres en plein cœur du bourg, les églises Notre-Dame et Saint-Martin sont elles aussi inscrites au titre des monuments historiques. La première est désacralisée et sa construction remonte au XIIIe siècle. La construction du deuxième édifice a débuté un siècle auparavant, au XIIe siècle, et les deux églises étaient situées dans un seul et même cimetière. Elles ont fait l’objet d’une inscription aux monuments historiques au cours de l’année 1973.
À Pissos, cette fois-ci, dans le quartier reculé de Richet, l’église Saint-Jean-Baptiste vaut également le détour, en partie en raison de son clocher recouvert d’un bardage en châtaignier. Cette petite église bâtie à partir du XIIe siècle a été inscrite aux monuments historiques en 1968.
Reste à explorer la discrète commune de Belhade, bourgade connue pour son château de Rochefort-Lavie. Sur l’emplacement d’une ancienne motte féodale, le château a été édifié au XVIIIe siècle avant d’être restauré un siècle plus tard. L’édifice a été inscrit aux monuments historiques en 2001, au regard de l’occupation continue du site depuis le Moyen-Âge.
Toujours au sein de cette même commune, l’église Saint-Vincent-de-Xaintres figure aussi parmi les édifices inscrits aux monuments historiques depuis 1968. Elle est sortie de terre à partir du XIIe siècle et surplombe la source dédiée à Sainte-Anne, et dont l’eau aurait des vertus lactogènes.