Par Corentin Barsacq
Le 27 mai 1934, un épouvantable drame routier se produisait sur la Nationale 10 à Liposthey. L’incendie d’un autocar espagnol coûtait la vie à treize voyageurs tandis que cinq autres ont été blessés.
Parmi les communes situées dans le nord des Landes, celles traversées par la Nationale 10 – ou aujourd’hui l’autoroute A63 – ont, à de nombreuses reprises, été le théâtre de dramatiques accidents routiers. Liposthey ne déroge pas à la règle et il suffit de quelques recherches sur le web pour s’en apercevoir. Les accidentels mortels y ont été trop nombreux, parfois effroyables comme celui survenu il y a 90 ans, le dimanche 27 mai 1934.
Ce jour-là, un autocar reliant Madrid à Paris circulait à travers les Landes. À son bord, dix-neuf voyageurs espagnols s’apprêtaient à passer la nuit à Bordeaux avant de rejoindre la capitale française dès le lendemain. Au moment de traverser la commune de Liposthey, le chauffeur de l’autocar effectuait une violente embardée contre plusieurs platanes avant de se renverser dans un fossé. Dans un même temps, le réservoir contenant plusieurs centaines de litres d’essence explosa.
Les flammes s’étaient propagées à la forêt
Au loin, un important panache de fumée était visible. Un homme à moto ayant assisté à l’accident donna l’alerte au garage Lescaret du Muret. Le tocsin sonna dans les communes voisines de Pissos et Saugnac-et-Muret, car en plus de la violence de l’explosion, les flammes avaient gagné la forêt : « Il y avait dix-neuf personnes dans le car, y compris le chauffeur. Ce dernier et cinq des voyageurs qui étaient assis à l’avant ont pu sauter à temps » relatant un envoyé spécial du quotidien La Petite Gironde. Mais les journalistes, comme les secours, n’échapperont pas à ces visions de l’horreur : « Treize malheureux ont été, au moment de la chute, projetés les uns sur les autres et, n’ayant pu se dégager parmi la ferraille, ont péri carbonisés ».
Rapidement, l’annonce de cette catastrophe avait provoqué un vif émoi dans le Sud-Ouest et en Espagne. Si dans un premier temps, le conducteur de l’autocar avait évoqué l’explosion d’un pneu comme étant la cause de l’accident, il déclara plus tard s’être assoupi au volant, corroborant les témoignages des survivants. Le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan l’avait condamné à un an de prison avec sursis.